J'exagère, je gueule, mais il fallait le dire !

Avant même de voir le film, je me disais qu'il fallait que j'écrive une critique. J'ai critiqué le premier, mais c'est surtout parce que j'avais mis en lumière le mauvais traitement de l'intelligence des singes que je voulais prolonger mes pensées. Dans le premier comme dans celui-ci, il est question de regarder l'humanité de tous ses défauts. La planète des singes de 1968 était une dénonciation du traitement des noirs et aussi des singes par les hommes blancs. Il avait soulevé nombre de remarques et reste à ce jour un classique du cinéma.
L'affrontement s'en détourne complètement. Le message qu'il veut faire passer est flou, presque inexistant, et c'est bien là le problème ! Avoir pour ancêtre Charlton Heston et son questionnement de l'homme oblige les suites à se positionner face à la cruauté humaine.
Ici, plus de minorités comme dans les autres films, ce sont 2 groupes de forces équivalentes qui se font face. Finalement ce sont les singes qui attaquent, créant une hécatombe de chaque côté. Les singes n'ont donc toujours rien appris ? Ce film était une opportunité pour montrer que l'on peut vivre sans la violence. Au lieu de faire un personnage haineux qui veut la mort des humains, il aurait fallu faire un personnage qui pardonne et qui a tourné la page mais qui reste la proie des hommes.
Quand César se rend compte que les singes sont comme les humains, qu'essaye t-il de nous dire ? Il essaie de nous soulager nous, spectateurs, sur votre avenir. « Pas d'inquiétude. Même après l'évolution, chaque groupe d'individus sera avide de sang et de violence. » Donc dormons sur nos 2 oreilles, l'humanité est pourrie mais on ne peut rien y faire, ça ne changera jamais. Pas la peine d'essayer, personne ne peut faire mieux.
Alors au lieu de montrer la vie d'une civilisation en autarcie qui est menacée, comme c'est le cas de beaucoup d'espèces de nos jours. Cette civilisation attaque et force les humains à se défendre, leur donnant raison dans leur peur de l'inconnu et en faisant d'eux des victimes et des proies. Les singes sont maintenant en haut de la chaîne alimentaire.
Lors de l'attaque des singes, le spectateur a du mal à être triste pour les singes. Ils l'ont bien cherché finalement. La raison de l'attaque ? Leur chef a été tué par des humains. La solution ? Oublier toutes les croyances de ce chef (la tolérance et l’abandon de la violence) et allons mourir bêtement en essayant de le venger. En effet comme le disait le héros : singe = humains !
Cet affrontement appui la solution humaine face à la menace simienne : la violence, la guerre, le sang, les armes... Le message que je reçois du film est finalement : l'affrontement est la solution, les humains avaient raison…
Bravo Messieurs et Mesdames, vous qui avez travaillé sur ce film, vous venez juste d'approuver l'intolérance humaine, la violence, la guerre la destruction des habitats des espèces en voie de disparition.
Tout ce que fait l'humanité de nos jours envers tous les êtres vivants est montrée comme une solution dans la planète des singes…
Je ne veux pas dire que les humains sont les pires êtres vivants ni que les singes ne peuvent devenir « méchants ». Et je comprends qu'il faut bien faire le lien jusqu'à la domination simienne que l'on voit dans le tout premier film. Cependant, la raison du besoin de cette domination est mauvaise. Les singes peuvent se tromper dans leur choix de vie mais ne devrait pas répondre à la violence par la violence. Pas forcément plus intelligents, mais plus réfléchis !
Si vous êtes du genre à ne pas regarder le côté approfondi et investi politiquement des films, l'affrontement reste un divertissement. La technologie utilisée pour filmer le singe est impressionnante et demeure le centre de l'histoire. Je n'ai pas trop aimé les passages avec les singes, ils sont (extrèmement) nombreux malheureusement (appuyant ma théorie du personnage principal étant la technologie). Le dialogue des singes n'apporterait rien ! On s'ennuie.
J'attendais de l'action et de l'émotion des deux cotés (singes et humains). L'impression de voir une scène américaine de base avec des têtes de singe est présente. Point d'honneur à la façon dont les créateur nous permettre de différencier les femelles simiennes : un voile. Pas mal, il n'y a déjà pas assez de problème avec ça dans notre civilisation, ajoutons-là dans notre film. Apportons la domination des mâles chez les singes, cachons le visages des femmes. Bravo ! (Je ne parles même pas des rôles féminins, absolument inutiles, dommage j'aime bien Keri Russel.)
Finalement, le film est une bande-annonce pour le final. Pour mettre en place le début du 3ème volet de la trilogie et mettre en avant la technologie (sans oublier Andy Serkis).