Un blockbusters "couillu" comme à l'époque de… ben "La planète des singes".

Véritable culte de la science-fiction, le nouveau “Planète des singes” promettait après le succès du précédent film, un spectacle épique. Et bien pas vraiment, car ce nouvel opus qui semblait présenter toutes les caractéristiques du bon gros blockbuster manichéen s'avère être bien plus intelligent. Aussi bien au niveau des personnages, qu'au niveau du contexte social et politique, tout est parfaitement développé. Visuellement époustouflant, on ne compte plus les prouesses de la “motion capture”. La photographie assez sombre épouse subtilement les décors apocalyptiques et sauvages. Le scénario, certes prévisible, décuplé de différents niveaux de lecture, alterne des registres plus sérieux (mode de vie des singes et situation des humains), comme plus légers( le grand feu d'artifice final présent dans toute grosse production hollywoodienne). Aspect technique aussi reluisant: la bande original, varie les thèmes sonores des quatre premiers épisodes, avec de nouvelles percussions attrayantes et totalement conformes à la brutalité du film. Mêlant habilement les différents degrés d'écritures, Reeves n'en n'oublie pas qu’avant tout, le film doit divertir. Et il le réussit!!! Malgré tout, soutenu par ses producteurs et ses scénaristes, le réalisateur arrive à réinventer cette touche de noirceur, valorisant avant tout le côté psychologique qui renvoie à une dualité entre l'aspect sauvage et civilisé de l'homme (marque de fabrique dans la franchise). Les 20 premières minutes, par exemple, n'auraient tout simplement jamais existé sur tout autre grosse production se gavant exclusivement de grosses explosions et de stéréotypes grossiers. Cette franchise, est bien la seule à pouvoir se permettre de telles séquences, au risque d'en surprendre plus d'un, cette démarche est pour moi, de loin la meilleur qu'on pouvait entreprendre. Il était évident qu'à partir de cela, cette suite ne pouvait qu'être une réussite. Il était primordiale de pouvoir intégrer subtilement cette étape là afin de pouvoir ensuite immerger le spectateur dans cet univers aussi aiguisé que complexe. La véracité de ce monde post-apocalyptique impressionne, ainsi que l'aspect des singes, qui arrivent même à en faire oublier ce côté parfois trop lisse sur certaines textures. La psyché humaine est ici prétexte à l'interrogation, comme dans la plupart des longs-métrages ayants façonné cette saga. Différents dilemmes seront ici posés comme étant prédominants dans la suite des évènements, aussi bien inattendues que sombres. La dualité entre homme et singe confirme cette certaine auto-identification qui nous rapproche, et nous rend semblable, à bien des égares. Ultime référence sur la bestialité et la noirceur du genre humain, cette faculté d'acceptation de la violence envers une race inconnue (rappelant évidement cette hostilité des américains envers les indiens, les colons face aux indigènes amérindiens), affecte particulièrement, et surtout notre ennemi. Filmé dans un cadre sauvage admirablement séduisant, cette fresque puise sa moralité dans le fait que malgré les différents que peuvent avoir deux civilisations opposées, la haine, moteur du chaos, canalisée par un esprit ouvert de part et d'autre peut inverser le choses. Les guerres commencent souvent sur de grossiers mal-entendus, et celle-ci ne déroge pas à la règle. La peur, la haine, la bêtise sont des motivations à causer une belle pagaille; la raison, l'intelligence et la confiance sont les maîtres mots de la réconciliation. Cet affrontement démontre un mal bien présent qui ronge la société d'aujourd'hui. Chaque peuple est différent, de part ses croyances, ses coutumes,… Mais le vice sommeille partout, il y aura toujours des pour et des contre. Le monde tel qu'il est aujourd'hui regorge aussi bien de bonté que de malveillance, et ce, à travers toute civilisation. "La Planète des Singes" nous confronte à cela, non sans être parfois maladroite, mais du moins en étant particulièrement pointilleuse et honnête, démontrant une maturité peut être précaire à un nouveau genre dans le Hollywood moderne. Ne plus renflouer les caisses en nous pompant le cerveau à gros coup de “lourdingeries” et de messages redondants. Et plutôt renflouer les caisses en proposant un réel enjeux critique sur différents aspects didactiques, tout en restant divertissant comme le film critiqué. "Dawn of the Planet of the Apes", est révélateur d'un chamboulement dans l'évolution de ces singes, précurseurs de leur propre extinction, tout comme les hommes. Ce second opus parvient, selon moi, à détrôner son prédécesseur, en étant, n'ayons pas peur des mots, plus "couillu" et ça, moi j'aime bien…

Jogapaka
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le 3 août 2014

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Jogapaka

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