GARANTI SANS SPOILER
J'avais bien aimé le premier film, reboot sympa d'une oeuvre mythique du cinéma. J'attendais donc cette suite sans espoir particulier.
Autant dire qu'elle m'a bluffé. Première chose qui choque (en bien), ce sont les singes. Leur modélisation est inégale, certes, mais que dire de celle des principaux primates, notamment celle de César qui est MAGNIFIQUE ! C'est la toute première fois de ma vie qu'un personnage entièrement réalisé en image de synthèse me paraît réel.
C'est sans doute dû en partie à l'excellent Andy Serkis, qui depuis le temps mériterait un oscar, tant il a révolutionné le cinéma par la motion capture. On retrouve vraiment ses traits dans ceux de César, qu'il joue éminemment bien, tout comme il m'avait subjugué en Gollum dans le Seigneur des Anneaux.
Reste que cela pose le problème de la comparaison. A côté, Jason Clarke n'est pas mauvais mais fait un peu tiep. Quant à Gary Oldman, il est dans la moyenne. Certes c'est dur de comparer avec ses précédents films tant il est bon pour jouer les tarés, ce qu'il n'est pas ici. Mais je le trouve un peu en deçà de son rôle de commissaire Gordon dans la trilogie Batman de Nolan, où il était mon personnage préféré par la justesse de son jeu d'acteur.
Outre ses sublimes effets spéciaux, sa photographie "pluvieuse" qui renforce idéalement le côté post-apocalyptique, et ses scènes d'actions toujours maîtrisées (comprenez par là stylées mais sans trop en faire); ce qui est bien avec ce film est le rapprochement du comportement des singes à celui des humains. En effet, il y a des "good guys" et des "bad guys" des deux côtés. Les deux races ne restent jamais acquises sur leur position, et changent souvent d'avis sur le camp opposé.
C'est un vrai vent de fraîcheur dans le monde du blockbuster hollywoodien, qui reste toujours prompt au manichéisme. Ici rien n'est blanc ou noir, tout y est gris. Le bordel venant autant des humains que des singes, et la résolution de ce bordel venant aussi des deux races. On pourrait tout de même rétorquer à ce film une certaine langueur, que je trouve assez justifiée mais parfois trop présente, imputable en partie au scènes d'action assez courtes pour un blockbuster de ce type.
Bon point concernant le thème principal du film, Micheal Giacchino sait ce qu'il fait : épique, mais pas bourrin et classique comme le serait un Hans Zimmer.
Reste que le film ne va pas assez loin dans ses idées à mon goût, et que le grand méchant Koba souffre d'un stéréotypage bien trop fort par rapport au reste du film qui se veut mesuré. Les personnages secondaires humains ne sont pas non plus assez travaillés, le film ne fait que gratter à la surface de leur passé sans jamais nous en dire plus par la suite.
C'est un bon film que Dawn of the Planet of the Apes (oui en VO parce que le titre français pue, surtout une fois qu'on a vu la fin du film). Ça fait plaisir de voir un blockbuster estival prendre tant de recul sur ce qui se fait aujourd'hui, et d'être un minimum intelligent.
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