Pourquoi n'est-elle pas totalement emballante cette « Planète des singes : les origines »? Peut-être à cause d'une mise en scène trop classique, ou encore le manque de charisme des deux héros, complètement éclipsés par d'excellents seconds rôles (John Lithgow, Brian Cox, Tom « Malefoy » Felton et bien sûr Andy Serkis). Cela dit, je ne me plains pas, d'autant qu'on est très loin de la catastrophe redoutée. Rupert Wyatt ne cherche clairement pas à également et encore moins à copier la version de Franklin Schaffner, auquel celui-ci fait surtout allusion à travers de subtils clins d'oeil. Le récit est du coup assez original, d'autant qu'il évite intelligemment le spectaculaire à outrance afin de privilégier la psychologie et la montée en puissance des singes. Le résultat est intelligent, peu caricatural (les humains ne sont pas tous d'immondes salauds) et somme toute très bien foutu, à l'image d'un travail numérique absolument hallucinant. Les fans de purs blockbusters seront ainsi un peu frustrés, mais pourront se consoler avec le remarquable affrontement final, intense et très bien filmé. A défaut d'atteindre la version de 1968, « La Planète des singes : les origines » livre une feuille de route plus que correcte : un des bons moments de l'année 2011.