Au moment où j'écris cette critique, seules 63 personnes ont signalé avoir vu La princesse errante, j'espère de tout coeur que le chiffre décollera, et que de nombreuses personnes vont découvrir ce très beau film. C'est le premier long-métrage que je vois de Kinuyo Tanaka, et ceux qui ont vu ses six réalisations ne considèrent pas ce film comme un de ses plus réussis. Il souffre de défauts incontestables : les 25 premières minutes font peur, car la narration est très rushée, les scènes sont trop courtes, et ce qui retient l'attention est principalement la grande beauté plastique du film, la composition de chaque plan est magnifique. Mais à partir de là, ce qui correspond environ à l'arrivée de l'héroïne en Mandchourie, l'émotion s'engouffre et ce jusqu'à la fin du film grâce à des scènes plus longues, plus riches et mieux rythmées. C'est une magnifique histoire, très bien interprétée et mise en scène. Il est évident que certains évènements importants ne sont pas assez exploités, toutefois cela ne m’a pas empêché d'être profondément touché par cette oeuvre qui m'encourage à découvrir les autres films de Tanaka.