Lui que l'on n'a jamais vu se vautrer sur une pélloche estampillée TF1 soutenue par le cercle Arthurien et qui se pose comme un acteur intègre et en marge, cette fois-ci Dupontel s'est fait baiser en tombant dans un traquenard !
"La Proie" ressemble, sonne et se déroule comme un médiocre téléfilm dit "policier" de la chaine mais étrangement dépourvu de pages de pub ! Dès la mise en bouche, l'ensemble du casting se comporte comme dans ce genre de programme : le chef maton interprète son perso avec une gaudriole déplacée dans un polar, au sein d'une prison dont les décors évoquent une école primaire.
Même les "stars" ne parviennent pas à élever le débat : la fliquette Alice Taglioni s'est vraisemblablement inspirée de Julie Lescaut tant sa composition est amorphe ; Zinédine Soualem qui tente de se la jouer commissaire de Police "à la Marchal" est aussi crédible que Dewaere en footballeur professionnel ; le flic Hazanavicius semble avoir hérité de son rôle au pied levé grâce à Manpower et Sergi Lopez qui passait par là, fait un cameo de cinq minutes.
Personnage essentiel de l'histoire : le tueur en série interprété par Stéphane Debac qui outre une ressemblance flippante avec Jean-Luc Delarue, n'impressionne absolument pas !
Dans ce magma, seul Dupontel surnage et peut s'enorgueillir de s'en sortir les mains propres.
Au delà d'une mise en scène plate, académique et dénuée d'imagination, quelques trucages bluffants arrachent la clémence lorsque "Duponbébel" semble lui-même sauter sur le toit d'un train en marche ou qu'il saute en marche d'une bagnole.
Spoiler (pour la forme) : Clin d'oeil volontaire ou pas à la fin du film, Dupontel effectue une chute libre d'une falaise à la Rambo. "Rambo", sketch mythique de l'acteur qui dépucela sa carrière !
Traité comme un véritable polar, avec des personnages vraiment préparés et bien dirigés, l'intrigue de "La Proie" aurait pu accouché d'un film franc, plaisant et certainement plus intense.