Après le naufrage Green Lantern, ce pauvre Martin Campbell nous garantit en 2021 d'un joli produit d'action aux allures de DTV, un faux blockbuster mais une vraie petite ringardise que son casting ne sauvera jamais. Car, scénarisé par Richard Wenk, un habitué des actioners bourrins qui recyclent les gloires passées, The Protégé tente de jouer la carte du tueur contre tueur. Sauf que passer après John Wick, devenu depuis une vraie référence dans le nouveau cinéma d'action moderne, c'est pas facile.
On a donc une tueuse méthodique bien à la mode (Maggie Q, sympa comme tout) qui va chercher à venger le meurtre de son mentor (Sam Jackson, qui cabotine en bonne et due forme). Le reste du scénario va dans tous les sens, reste digne d'un bon vieux Wesley Snipes des années 2000 et loupe ses thématiques à tous les niveaux. La confrontation tueuse vs. tueur n'est qu'à peine effleurée, le revenge movie annoncé n'a rien de mirobolant tandis que les rebondissements capillotractés sont d'une mollesse aussi dérisoire que les séquences d'action.
On s'emmerde comme un rat mort devant ce simili de film d'action jamais fun, jamais sexy, jamais dynamique, où les quelques giclées d'hémoglobine et coups de tatanes mal cadrés font office de détails vains et anodins tant Campbell n'opte pour aucun parti de mise en scène. Unique point positif de la purge : un Michael Keaton tout aussi cachetonnant qui s'adonne à de la bagarre inattendue. Deux fois. L'amateur de what the fuck en aura pour son argent.
Pour le reste, The Protégé n'arrive jamais à nous immiscer dans son univers, à rester constant dans le ton qu'il souhaite proposer, à délivrer autre chose qu'un thriller bas de gamme, ringard, désuet, triste même, sans identité, sans aucune audace visuelle ni chorégraphie de situation. Un film qui s'oublie en même temps qu'il se consume, presque une perte de temps.