La Rançon de la gloire par Hugo Harnois
Charles Chaplin était un artiste, dans tous les sens du terme. Sa vie ne lui aura pas suffit pour se mettre en scène, puisque même après sa mort, celui-ci continua de nous étonner. Quand deux hommes immigrés sans le sou ont l’idée de déterrer Le Dictateur pour réclamer un bon butin, ils ne savent pas dans quoi ils ont mis les pieds.
La rançon de la gloire n’est pas une comédie. Les gags, assez rares, ne fonctionnent pas toujours à cause d’un souci de rythme constant. Trop lent à démarrer et à conclure, même les scènes qui devraient être clé (quand les deux hommes déterrent la sépulture de Chaplin) sont interminables. La faute à un cadrage approximatif et une composition musicale inutile. Quant à Poelvoorde, il fait sourire, alors que Zem fait presque pitié. Guère plus.
La rançon de la gloire n’est pas un drame. Le lien unissant Charlot et les deux protagonistes est surfait et mal exposé (notamment lors du procès). Xavier Beauvois avait pourtant de l’or dans les mains. Un récit fort en symboles, deux acteurs expérimentés et des seconds rôles pouvant apporter une solide contribution. Mais il n’en est rien. La mise en scène, cette fois très peu inspirée du réalisateur Des hommes et des dieux, ne parvient pas à créer l’alchimie souhaitée.
Tout sauf adepte des étiquettes, cette œuvre n’en reste pas moins besogneuse car elle n’a rien de tangible à proposer. Hésitant constamment entre des genres cinématographiques qu’elle ne trouvera jamais, cette narration ne fait qu’enchaîner les fausses notes. Si cette critique paraît si sévère, c’est parce que nous avons affaire à la première réelle déception de l’année. Beauvois avait tout pour faire quelque chose d’intéressant. On ne retiendra que la frustration.