La Rançon de la peur par JJC
Ce film a été réalisé pendant les Années de Plombs, période durant laquelle l'Italie était quasiment mise à feu et à sang par la mafia, l'extrême-gauche, l'extrême-droite et la petite délinquance... Face à toute cette violence, le cinéma pouvait constituer un exutoire, et Umberto Lenzi, cinéaste opportuniste comme pas deux, n'a dès lors pas manqué de mettre en scène « La Rançon de la peur », film ultra-violent porté par Tomas Milian, icone du film policier italien.
Giulio Sacchi (Tomas Milian), sociopathe invétéré, kidnappe la fille d'un riche industriel à l'aide de deux complices, laissant derrière eux de nombreux cadavres. Alors qu'ils réclament une énorme rançon, le commissaire Grandi (Henry Silva) éprouve d'énormes difficultés à retrouver la trace du criminel.
La violence du personnage de Sacchi fait froid dans le dos. A aucun moment on ne peut vraiment s'identifier à lui. Dans ce film, tout est fait pour nous donner envie d'une police plus forte, plus dure. Et c'est précisément là que se situe la dérive policière : on peut considérer la propagande véhiculée par ce film comme une « bavure » en soi. Lenzi nous assène les scènes chocs (viols et meurtres, entre autres joyeusetés) les unes après les autres. Ce faisant, il s'adresse davantage à nos affects plutôt qu'à notre rationalité. Véritable stratégie du choc à petite échelle, cette péloche dézinguée mérite un visionnage très critique. Amusant uniquement pour qui sait prendre du recul.
(cette critique est parue de le mensuel satirique liégeois "Le Poiscaille" en avril 2012)
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