La Reine des Neiges
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La Reine des Neiges

Long-métrage d'animation de Lev Atamanov (1957)

Alors comme ça l'histoire de La Reine des Neiges™, la vraie, n'a pas grand-chose à voir avec celle des deux sœurs séparées ? Disney m'aurait donc menti ? Mickey aurait donc eu le culot de détourner l'histoire d'Andersen pour proposer autre chose ?!


Eh bah ouf, tant mieux. Car quand même qu'est-ce que c'était bien La Reine des Neiges de 2013. Après je ne sais pas ce qu'il en est de l’œuvre de Hans-Christian Andersen, et vous non plus, car plus personne ne lit ce genre de bouquin depuis des lustres. (En vrai je l'ai lu depuis.)


Cette adaptation d'1h de Lev Atamanov, elle, a eu le Prix du Lion d'or au Festival de Venise en 1957, le Premier prix au Festival de Cannes, de Moscou et de Londres l'année suivante. Normal, à cette époque en animation, niveau concurrence, c'était un peu la zere-mi. Car sinon en vrai, bien que ça se regarde assez bien, ce n'est pas terrible et cela dès le début.


Tout d'abord nous découvrons Kay & Gerda, deux enfants qui s'amusent. Du coup, il y a bien 10 minutes à attendre l'amorce de l'élément déclencheur tant attendue entre cette divagation avec les mioches et le Jiminy Cricket russe.


Puis là d'un coup : BIM. On ne sait pas pourquoi, la grand-mère balance l'histoire par surprise comme si elle venait du futur. Genre tu vois, toi t'es à table tranquillement, tu allumes la télé pour mettre «N'oubliez pas les paroles», et là BIM ta sœur prend un porte-voix et te raconte qu'il y a 3 jours, elle a mangé la dernière Danette. Là c'est pareil, ça sort de nulle part.


Cependant, si ça c'est nul, cette histoire qui sera contée sera parfaitement mêlée au postulat de départ. Les enfants écoutent, et dans son monde à elle, La Reine des Neiges les voient aussi. Alors jalouse de l'amitié qu'ils partagent, elle va empoisonner le cœur de Kay pour qu'il devienne aussi glacial que le sien, et ainsi s'exiler avec elle. Le conte devient la «réalité des personnages». Et ça c'est beau.


Ce qu'il s'en suit aura par contre les mêmes problèmes qu'avec la grand-mère, car adopte le formalisme du conte pour enfant. Quand Gerda va essayer de retrouver Kay, tout fonctionne étape par étape, avec ces facilités de résolutions que même MacGyver trouverait ça abusé. Les conflits du périple de Gerda ne servent qu'à apporter un peu de rebondissement, mais ne seront jamais traités correctement, simplement naïvement.


Le dessin quand à lui est très bon, étonnement très proche du style de Paul Grimault, mais l'ambition artistique reste très limitée, tout comme ce qui est dessiné. C'est beau mais ça semble très bridé, on aurait pu voir plus loin avec ces coups de crayon. En effet, on va droit au but, du point A au point B, avec décors simplistes alors que le conte mérite un grand intérêt sur la découverte des paysages, car c'est avant tout une histoire d'aventure. Par exemple, quand la blondasse s'enfonce dans le forêt avec sa barque, il y aurait pu avoir une découverte surprenante pour elle, et esthétique pour nous. Au lieu de ça, il n'y a rien, juste un fondu.


Et c'est bien ça le problème de cette adaptation russe, c'est sympathique mais terriblement «sans plus». Il n'y a pas grande ambition et tout est vite expédié malgré le potentiel. Surtout la fin. C'est d'ailleurs sans doute pour tout ça qu'il ne trouvera jamais réellement son public aujourd'hui et qu'il tomba un peu dans l'oubli malgré son côté mignon-tout-plein…


En effet, pour les enfants, le dessin-animé a mal vieilli par son absence d'esthétisme recherché, et il fait peur parfois car suit un peu bêtement l’œuvre d'origine qui, on le sait, est assez dur comme toute œuvre d'Andersen. Puis pour les adultes, c'est bien trop enfantin aussi bien sur le fond que le déroulement bien trop facile. Tellement facile qu'en plus de toutes ces récompenses déjà eu, c'est avec honneur que La Biche lui transmet la FacePalm d'Or 1957.

Alex-La-Biche
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le 26 nov. 2016

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Alex La Biche

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