Je suis allé voir ce film en avant première dimanche dernier.
Oui, parce que ce film a été tourné dans mon petit village natal, et que donc, on a eu droit à une avant-première dans le ciné de la ville d'à côté. Passons.
Le président du ciné club local nous a gratifiés d'un petit speech, qualifiant guillaume Nicloux de "touche à tout qui s'est essayé à tous les genres".
Je lui suggère de s'essayer au cinéma, on sais jamais.
Ce film est une sorte de subtile torture mentale qui, s'il dure moins de deux heures, donne l'impression de durer le double tant on s'ennuie a crever.
D'abord, esthétiquement, ça vaut un téléfilm. La photographie est ratée, tout ce qui n'est pas au premier plan est flou et les couleurs sont au mieux ternes, au pire vilaines au possible.
Le jeu des actrices aurait pu être bon si on leur avait demandé de jouer de façon moins outrée et en chuchotant (je sais, c'est paradoxal).
Mais le pire du pire, c'est la gestion des décors.
Le film a en partie été tourné dans une ancienne chartreuse en parfait état de conservation, énorme et magnifique pour créer une ambiance. Je connais bien l'endroit pour y avoir été très souvent, puisque c'est à deux pas de la maison ou j'ai grandis. Un décor de film idéal.
Croyez-vous que Nicloux s'en soit servis pour créer une atmosphère ?
Que nenni, tout est filmé en plans serrés, ça aurait tout aussi bien être tourné devant un mur, toujours le même.
Seuls un pauvre plan fixe, mal placé de surcroît, permet de se rendre compte de l'ampleur des lieux, comme si le réalisateur voulait s'excuser, après coup, d'avoir gâché son décors.
Reste de beaux costumes, et un intéressant mode d'emplois des nones: Religieuse bleue: psychopathe sadique; religieuse rouge: psychopathe lesbienne. Sauf pour la blague, c'est quand même un peu léger.