Hazel est une jeune sauvageonne, vivant dans la campagne anglaise à la fin du 19ème siècle. Elle fera tourner les têtes de deux hommes locaux, un aristocrate lubrique qui veut surtout son corps, et un révérend affable qui veut surtout son âme.
« Gone to Earth » a l’originalité de se dérouler quasi intégralement dans la campagne, avec de nombreuses prises de vues en extérieur. Chose relativement rare à l’époque, où les intérieurs en studios prenaient vite le pas. Toutefois, le film est visuellement beaucoup moins marquant que d’autres œuvres du tandem Powell / Pressburger.
Quant à Jennifer Jones, elle s’implique à fond en femme à moitié sauvage entichée d’un renard, et dont les manières et l’accent abrupt cachent une vrai sensibilité. Mais, le fait que ses sentiments pour les deux hommes virent brutalement au gré du scénario, la rend peu attachante. De même, il en faut peu pour que nos deux séducteurs soient fous amoureux d’une jeune femme qu’ils ont à peine entrevus !
On relèvera tout de même une topique religieuse intéressante, les deux figures masculines renvoyant respectivement à une entité divine, et à une représentation de Satan. A ce niveau, une scène voit même le personnage de David Farrar, portant des moustaches sournoises, évoluer dans des couleurs rougeoyantes avec des flammes au premier plan !
« Gone to Earth » n’est donc pas inintéressant, mais ne se situe clairement pas dans le haut du panier de la filmographie du tandem.