Réaliser un film sur quasiment l'ensemble de la Révolution Française est quelque chose d’extrêmement ambitieux tellement il y a d'éléments à raconter. D'ailleurs, la durée moyenne d'un long-métrage (2h) ne peut pas suffire au projet qui va finalement aboutir à 5h30 et divisé en 2 parties distinctes.
Ces dernières sont réalisées par deux cinéastes différents et cela se ressent.
Robert Enrico réalise Les Années Lumières (1789-1792). Historiquement impeccable en mettant en image les temps forts de la Révolution, cette partie souffre d'un montage plutôt hasardeux et on saute souvent de période à période sans que le lien entre les scènes soit effectué clairement. C'est un peu le revers de la médaille quand on veut montrer un maximum de choses en un minimum de temps. De ce fait, il est un peu difficile de s'attacher aux protagonistes et de saisir leurs motivations malgré un casting international convaincant. L'ensemble me paraît bien trop didactique et peu romancé. Pour faire comprendre la révolution française à l'école, le film est idéal ... en sélectionnant des extraits (d'ailleurs, on croirait qu'il n'a été réalisé que pour ça). Par contre, si on cherche du vrai cinéma, ce n'est pas ici qu'on le trouvera. C'est dommage pour l'une des périodes les plus intenses de l'Histoire de France.
Richard T. Heffron réalise Les Années Terribles (1792-1794). Cette partie corrige les principaux défauts de la première. La mise en scène est bien meilleure, les scènes se succèdent avec fluidité, les personnages deviennent attachants, l'ensemble est emprunt d'émotions tout en restant instructif pour ceux qui ne maîtrise pas tous les faits de la période. On y sent un certain lyrisme. Tout n'est pas parfait bien-sûr car on aurait aimé plus d'impact dramaturgique dans un final qui en avait les capacités. Mais, pour moi, Heffron réussi là où Enrico échoue.