Woody Allen et moi … J'ai vu un certain nombre de films de ce cinéaste et je dois avouer que j'ai toujours un mal fou à adhérer pour diverses raisons. Sauf à "Minuit à Paris" qui est une sorte de petit miracle (pour moi). Contrairement à la majorité de mes gentils contributeurs et éclaireurs de SC.
Pour me redonner une nouvelle chance face à Woody Allen, me voici à l'attaque de son fleuron "la rose pourpre du Caire" qui possède un petit côté fantastique. Et puis oublions le fait que je l'ai déjà vu il y a très longtemps et que je n'en ai gardé aucun souvenir.
D'abord un mot sur le titre qui est plein de charme et sonne aussi bien que celui en anglais "The purple Rose of Cairo". Un beau titre et je me fais des films ! …
L'histoire est difficile à résumer et je vais me contenter du synopsis fourni par SC qui traduit très bien le film.
Cecilia mène une existence tourmentée. Le cinéma est son seul refuge. Lors d'une projection, le héros d'un film sort de l'écran et l'enlève.
Où veut en venir Woody Allen ?
D'une part, il fait la part belle au cinéma dans son rôle de moteur de divertissement et d'évasion surtout dans le cas de la vie merdique de Cecilia entre un mari qui ne fout rien, boit, la bat et la trompe et un boulot de serveuse de restaurant sous la férule d'un patron exigeant et peu accommodant. Surtout dans le contexte socialement très dur de la Grande Dépression.
D'autre part, il prévient (Cecilia) que ce monde du cinéma, avec ses héros aussi passionnants soient-ils, n'est qu'un monde de l'apparence, un monde artificiel et que finalement, il n'y a rien à en attendre de bien positif.
Si dans "Minuit à Paris", Woody Allen fait entrer son héros, Gil, l'écrivain, dans un Paris de rêve à la belle Époque, factice puisque révolu, c'est pour qu'il en rebondisse et pour qu'il puisse choisir son destin, celui où il sera heureux (sans sa fiancée et sa belle-famille).
Dans la "Rose pourpre", Woody Allen utilise un peu le même artifice puisqu'il fait entrer son héroïne Cecilia dans un monde rêvé mais factice. Le problème, c'est que le choix qu'il lui donne ne peut conduire à rien de très bon. Soit elle accepte de rentrer dans l'écran et rejoindre les acteurs du film et elle "meurt" puisqu'elle devient elle-même factice comme les personnages d'un film, où le champagne n'est qu'une vulgaire limonade. Soit elle reste dans la réalité et continuera sa vie merdique où sa seule échappatoire sera de se réfugier au cinéma et voir Fred Astaire et Ginger Rogers virevolter.
Je trouve ça terriblement pessimiste même si Woody Allen a rétorqué à un journaliste qui lui reprochait de ne pas avoir prévu de happy end : "mais c'est une fin heureuse". Oui, en effet, il a, en quelque sorte, raison puisque Cecilia a choisi la réalité et donc la vie !
Non seulement je trouve le film pessimiste mais en plus, je perds de vue l'intérêt du film …
Mia Farrow joue le rôle de Cecilia. C'est vrai qu'elle est attendrissante dans son personnage de femme naïve et fragile, toujours prête à faire confiance à son mari, au nom bien choisi Monk !, qui a tendance à les accumuler, les tares. En même temps, on aurait envie de la secouer pour qu'elle se prenne – définitivement – en main.
Même si Mia Farrow ne fait pas forcément partie de mon panel des actrices que j'aime bien, force est de constater qu'ici elle joue son personnage avec conviction.
Techniquement, le film est très plaisant à regarder avec quelques touches comiques et bien amenées comme le personnage du film qui découvre qu'une voiture se démarre avec une clé, ce qui n'est jamais le cas sur un plateau de cinéma.
Finalement, il n'y a que l'histoire à laquelle j'ai du mal à adhérer…