Ce Rêve, ce n’est absolument pas la vie que qu’ont les femmes prostituées que l’on suit dans La Rue de la honte. À l’inverse : criblées de dettes, elles n’ont qu’une envie, c’est de s’en sortir. Dignement ou pas, cela dépend de chacune : tandis que certaines jouent des tours de passe-passe pour manipuler des hommes en détresse sexuelle, d’autres s’accrochent à la vie tant bien que mal pour leur enfant.
En aucun cas le dernier film de Kenzi Mizoguchi ne prend parti (abolition ou prostitution ?) Il essaye plutôt de retracer de façon réaliste la vie de femmes n’attendant qu’une seule chose : sortir de cette misère. On appréciera la dimension familiale que prend le long-métrage, avec l’impact que leur métier a sur leur entourage : beaucoup de dégoût, de rejet, de honte, mais ce sont des “sacrifices” qui sont fait pour leur famille. Le lien prostitution - instinct de survie est donc encore une fois présent, comme dans Les Contes de la lune vague après la pluie.
“Vous pouvez enlever votre maquillage, mais vous ne pouvez pas enlever la marque de votre métier.”