Film d’une exemplaire simplicité, La Ruée s’attaque pourtant à un sujet des plus compliqués, la crise bancaire. Nous sommes au début des années 30 et c’est assez fou de voir à quel point tout Capra est déjà là, le coté politique, l’humour et surtout cette foi profonde en l’être humain. Le film montre que déjà en 1932, une crise de confiance partant de simple rumeur (hum, hum, les agences de notations…), pouvait envoyer au tapis un établissement bancaire et surtout la partie qui intéresse Capra, comment en laissant la main aux hommes on pouvait en réchapper.
Autour de cette intrigue principale gravite, une histoire de gangster braqueur, une épouse incomprise au bord de l’adultère et une histoire de seconde chance pour un ex-taulard. En 1h15, Capra, grâce à un scénario aux petits oignons et à une mise en scène pleine de maitrise et d’audace, parvient à jouer sur tous les tableaux, jonglant entre les différentes intrigues, puis les faisant se rencontrer avec une maestria certaine. Cette Ruée m’a ému, autant qu’elle m’a fait sourire, une vraie pépite qui lance avant même New York-Miami, une décennie de réussite pour son auteur.