Mal coté, ce film ? Est-ce à cause de Jennifer Aniston qui trimbale avec elle des effluves de sitcom ? J'en viens personnellement à me rendre compte que je la sous-estimais, car elle est ici très capable de jouer le mal-être (et non le malaise, nuance) en opposition avec les femmes superficielles qu'elle incarne souvent, tout en se fondant dans un humour frais. Le scénario obéit aux règles mais avance assez vite pour ne pas nous lasser de découvrir ce qu'Hollywood a imaginé sur sa propre histoire. Car La rumeur court… que le film Le Lauréat est basé sur un scandale réel.
Ainsi « basé sur une vraie rumeur », le film acquiert un côté frivole agréable et constant dont la faiblesse se ressent surtout chez Mark Ruffalo, dont le rôle un peu trop adorable hérite hélas d'une bonne partie de la responsabilité de faire un film léger - une entreprise qui n'a pas été menée sans que la fin doive tomber dans des revirements bon marché. Mais tout tient mieux le coup, face au cahier des charges de la « comédie sexuelle », que me le laisserait croire sa réputation. Il m'a donné l'illusion, pendant un moment, d'être devant un coup de génie conciliant deux époques. J'ai bien dit "l'illusion". Ce qu'il a évité avec succès, en tout cas, c'est de me donner l'impression que j'étais un public facile. Alors il a mon affection. Un peu.
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