Hasard ou volonté subconsciente, ces derniers mois j'ai vu beaucoup (trop ?) de films français sur l'éducation primaire/collège/lycée. Je n'étais donc pas particulièrement ravi d'en découvrir un autre. Sauf que "Das Lehrerzimmer" bénéficie d'une part d'une réputation flatteuse. D'autre part, c'est un film allemand.
Carla est professeur principale d'une classe de collégiens. Elle a du mal à trouver sa place parmi ses collègues, exténués par de mystérieux vols à répétition. Ou vis-à-vis de la direction réactionnaire. En tentant de bien faire, elle va provoquer une salve d'événements qui vont lui échapper...
J'ignore quelles étaient les intentions du réalisateur. Mais en se focalisant sur le microcosme résolument autoritaire de l'école, et en montrant des comportements adoubés par les dictatures (délation, fausses rumeurs, racisme, fouilles, frontière très poreuse entre suspect et coupable...), difficile de ne pas penser à un parallèle avec le douloureux passé de l'Allemagne !
Intentionnel ou pas, peu importe. "Das Lehrerzimmer" est avant tout un film sur le genre humain et le système éducatif. Où la moindre maladresse peut partir en vrille, surtout quand notre héroïne n'est intégrée chez personne... et voire, a une allure antipathique.
Sur le forme, on est loin du drame plan-plan. L'image a un format presque carré, les couleurs sont ternes, on ne quitte presque jamais le cadre scolaire, et les gros plan sont légions. Bref, İlker Çatak met la pression à son héroïne et son spectateur !
En résulte un drame aux allures de thriller (ou l'inverse ?), qui happe sans mal. Quelques longueurs, peut-être. Et un final qui ne boucle pas formellement ses intrigues, ce qui en frustrera certains. Mais un film relativement solide.