Un Christian-Jaque mineur, tourné dans la dernière partie de sa longue carrière.
Le réalisateur signe ici un drame sentimental - aux accents de polar - loin d'être désagréable, mais clairement désuet, autour d'un amour dévorant et interdit au sein d'une petite ville de province (en l'occurrence Dijon, théâtre du tournage).
"La seconde vérité" s'appuie sans doute trop sur son couple star de l'époque, composé de Michèle Mercier, affublée pour l'occasion d'une étrange coupe garçonne peroxydée, et Robert Hossein, dans le costume d'un avocat prêt à tout risquer par passion.
Pas précisément les deux plus grands talents du cinéma français, et le film s'en ressent...
Dommage car l'histoire n'est pas inintéressante (surtout dans le contexte de 1966), l'atmosphère provinciale bien rendue, et on ne s'ennuie pas - d'autant que le film est plutôt bref.
En contrepartie, Christian-Jaque n'a guère le temps de développer l'entourage de ses deux têtes d'affiche : du coup le twist final se révèle cohérent mais un peu trop prévisible.
A noter qu'il s'agit de l'avant-dernier film de Jean-Claude Rolland, jeune comédien prometteur (vu notamment dans "Les grandes gueules") qui se suicidera dans sa cellule, après avoir été emprisonné pour un délit mineur.