Aïe, aïe, aïe. Masochisme quand tu nous tiens...
Enfin, je commence.
Après avoir bavé d'envie devant l'affiche de "La soif du mal" du grand Orson et pleuré pour les problèmes inhérents au désaccord sur la forme du film entre le petit Welles et les grand dirigeants de studios je n'ai pu, par sollicitude, envisager autrement l'approche de ce film à l'aura indescriptible que par la director's cut.
Après avoir gouté au mystère avec "Citizen Kane", je m'attendais plus ou moins à me faire servir le même plat.
Raté! On commence par un plan séquence à faire palir de jalousie la plupart des cadreurs de ce bas monde et pleurer les monteurs qui n'ont jamais eu la chance de raccorder un film où les plans sont plus goutus les un s que les autres. Mais la mayonnaise manque à un autre endroit.
Si Orson (permet que je t'apelle Orson mon bon Welles) prend un malin plaisir à "bousculer" les codes du film noir, et évite de nous ennuyer avec un rythme aussi rapide qu'un épisode de "Derrick" on est quand même surpris que le film ne nous "intéresse" principalement que grâce à la performance de ses acteurs (Charlton Heston qui se vêt d'une moustache pour se faire passer pour Mexicain sans passer pour ridicule réalise là un bel exploit; Janet Leigh en antipode des potiches qu'on trouve dans les films policiers de l'époque impressionne; Orson fait un peu son Russell Crowe mais sans agacer) on se demande où est passé la tension, tant le film s'apparente presque à l'électro-encéphalogramme d'un comateux. Et pour les trois pauvres scènes où apparait Marlene (oui Mme Dietrich, permettez que je vous apelle Marlene) , elle aurait pu au moins chanter une zic ou deux, ça aurait justifié son cachet en plus moi les chansons en Allemand à 1h du matin ça a l'avantage de me mettre au garde à vous et à me préparer pour la prochaine guerre contre les Prussiens.
Bref, une sacré surprise (pas la meilleure du monde) et on redoute un peu le visionnage du prochain film d'Orson, d'ailleurs mon bon Welles permettez que je vous apelle un taxi!