Il y a un véritable risque à visionner des films comme celui-ci. Saches-le, ô toi inconnu errant dans les tréfonds de Sens Critique, visionner des films comme celui-ci est dangereux. Pourquoi ? Parce que ta connaissance de la langue française va être mise à rude épreuve : il est impossible, et je pèse mes mots, de trouver tous les superlatifs pouvant décrire ce chef-d'oeuvre. Car oui, La Soif du mal est un très grand film qui mérite tous les superlatifs, toutes les hyperboles, toutes les emphases possibles et imaginables, sans pour autant que tous réunis soient suffisants pour décrire cette oeuvre magistrale. Monsieur Orson Welles est un maître et le prouve d'entrée de jeu avec un premier plan pour lequel la caméra entame un ballet virtuose et aérien qui ne cessera qu'avec l'apparition du générique. Tout est maîtrisé : les dialogues sont justes et profonds, la photo est splendide, le scénario déroutant tant il est puissant. De même, l'atmosphère du polar, alourdie de noirceur, de corruption et de décadence, est parfaitement rendue par un Orson Welles (le capitaine Hank Quinlan) des plus époustouflants. Marlene Dietrich est envoûtante, Janet Leigh est séduisante à souhait et le duo/duel Charlton Heston/Orson Welles n'est pas sans rappeler celui entre John Wayne et James Stewart dans L'Homme qui tua Liberty Valance.
Et voilà. Je n'ai plus ni superlatif, ni formule emphatique pour cette critique (qui en contient déjà beaucoup) et je ne suis pas parvenu à rendre hommage dignement à ce qui est et restera pour moi l'un des plus grands films de l'histoire du cinéma.