Une rareté et une curiosité que ce moyen-métrage, une des premières œuvres de Rohmer, peu vue depuis une première projection (dans des conditions techniques déplorables) peu après sa réalisation.
C'est une petite surprise par rapport à ses films : pas de dialogues (mais avec une bande-son -essentiellement la sonate de Beethoven qui donne son titre au film-et un commentaire en voix-off). C'est ce commentaire, assez littéraire (mais pas pompeux) qui porte le plus la "marque" de Rohmer.
Le film a été réalisé avec de tout petits moyens, et l'aide de nombreux artistes, dont certains estampillés (à tort ou à raison) "nouvelle vague" : outre Rohmer lui-même (c'est très rare qu'il apparaisse dans ses films) on voit Truffaut, Godard, Brialy, Chabrol...
Le film est en flashback : après avoir tué sa femme par jalousie, le personnage principal se remémore comment on en est arrivé là. Une structure qui m'a fait penser, bien que les deux films ne se ressemblent pas du tout, à une autre adaptation d'un auteur russe : Une femme Douce de Bresson, adapté de Dostoïevski.