Réflexion sur la religion et la nature humaine, opposant le christianisme et le paganisme, la civilisation et l’animalité, ce conte médiéval à la sauce bergmanienne s’avère un peu trop "sec" et bien loin de la puissance narrative et réflexive du film dont il s’inspire : « Rashomon ». La linéarité, l’absence de dialogue et même de sons diégétiques confèrent au récit une lenteur qui lasse là où, chez Kurosawa, la même scène revue selon les différents protagonistes, les bruits de la forêt et le génie comique de Mifune passionnent. L’opposition (christianisme/paganisme, blonde/brune, etc .) semble brute et grossière là où Kurosawa jouait sur les détails qui séparaient les témoignages. Bergman aura retenu la forme du conte médiéval mais ses choix narratifs sont, à mon goût, moins pertinents. Mais ne nous bornons pas à comparer ces 2 films. La Source reste malgré tout un film qui propose une réflexion intéressante sur le désir de vengeance et la foi. La photo noir et blanc est magnifique et quelques scènes (celle du viol et celle de la source) resteront en mémoire.