Un conte moral et religieux qui a le mérite de se confronter aux questions "sensibles" liées à l'islam, mais que je n'ai pas pu prendre réellement au sérieux en raison de la naïveté, de la simplification et de l'optimisme béat dont fait preuve son auteur, le roumain Radu Mihaileanu.
Dans "La source des femmes", ce dernier parvient à rassembler la fine fleur des actrices arabes francophones, mais je me demande s'il ne s'agit pas là d'un but contre son camp, tant on a du mal à imaginer certaines (Leïla Bekhti, au hasard) dans ces rôles de villageoises soumises (au départ) et démunies.
Pour ma part, j'ai ressenti un certain malaise ; ainsi dans la scène du hammam, où les jolies starlettes françaises sont pudiquement couvertes, en opposition aux figurantes locales qui affichent leur nudité disgrâcieuse. Sans doute est-ce anecdotique, mais ce détail symbolise à mes yeux une identification qui ne fonctionne pas.
Quitte à insister, "La source des femmes" marque une rupture dans ma perception du jeu de Leïla Bekhti, dont j'étais fan depuis ses débuts, mais dont les expressions répétitives d'un film à l'autre m'auront finalement fatigué voire agacé.
Outre ces considérations très personnelles, tout n'est pas à jeter dans le quatrième long-métrage de Mihaileanu, qui manque certes de "cojones" en le situant dans un pays indéfini, mais qui n'hésite pas à dénoncer gentiment le machisme, l'obscurantisme et la violence des sociétés musulmanes.
D'autre part, la réalisation soignée, la qualité de la distribution (Hafsia Herzi, Hiam Abbass, Saleh Bakri dans le rôle de l'instituteur...) et les paysages superbes contribuent à dépayser le spectateur pour un joli voyage au pays des mille et une nuits.