Dans la droite ligne des 3 premiers succès de Dario Argento avec son titre animalier, La Tarentule Au Ventre Noir reste assurément l'un des meilleurs films de l'Âge d'Or du giallo. Après avoir débuté dans le chocumenteur avec le controversé Mondo Cane, Paolo Cavera reprend ici les éléments essentiels du genre créé par Mario Bava en introduisant le tueur ganté, les meurtres ritualisés et le style baroque.
Suite à une dispute avec son époux qui lui reproche son infidélité, la jeune et jolie Maria est atrocement assassinée. Menant l'enquête, l'inspecteur Tellini se voit déconcerté par le pervers modus operandi de l'assassin qui s'inspire des méthodes utilisées par les guêpes pour tuer les tarentules. En effet, le tueur sadique paralyse ses victimes avec un venin injecté à l'aide d'une aiguille et éventre les malheureuses alors qu'elles sont encore conscientes et assistent ainsi à leur immonde mise à mort. Suite à un second meurtre et une tentative d'assassinat envers sa propre personne, Tellini s'égare dans une multitude de fausses pistes avant d'être amené à trouver la clef de l'énigme dans un étrange institut de beauté...
Si le scénario part dans tous les sens, à l'image de certaines véritables enquêtes policières, c'est surtout le mode opératoire de l'assassin qui érige La Tarentule Au Ventre Noir au sommet du genre depuis plus de 50 ans. Bien que le métrage soit ponctué par de nombreux défauts avec un rythme pas toujours maîtrisé, un certain manque d'audace et un final trop rapidement expédié, il faut reconnaître que le cahier des charges lié au genre se voit parfaitement appliqué au rythme d'un excellent score composé par Ennio Morricone.
De plus, l’œuvre propose certainement l'un des plus beaux casting féminins de toute l'histoire du giallo avec une demi-douzaine d'actrices mythiques réunies pour la circonstance : Barbara Bouchet, Claudine Auger, Stefania Sandrelli, Barbara Bach, Annabella Incontrera ou encore l'excellente Rossella Falk.
L'inspecteur menant l'enquête (dont le portrait psychologique fut vraiment soigné lors de l'écriture du script) est ici incarné par Giancallo Giannini. Un personnage touchant, à mille lieues des traditionnels flics relativement machos prisés par le genre. Très amoureux de sa femme (que le tueur va bien évidemment violenter), il est un homme sensible et profondément écœuré par la violence envers laquelle il est quotidiennement confrontée.
Selon l'historien et critique de cinéma Laurent Aknin, La Tarentule Au Ventre Noir est indiscutablement le meilleur film de Cavara. Pour découvrir la filmographie de cet obscur cinéaste, il vaut mieux donc visionner celui-ci en premier.
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