Il me semble que je vois là mon premier giallo, comprendre film italien des années 70, mêlant policier, érotisme, suspense et sang. Un cocktail a priori sympathique, et La Tarantola dal Ventro Nero tient les promesses, sur une musique d’Ennio Morricone, d’un polar sensuel et angoissant. Le spectateur se laisse emmener, entre le plaisir des sens et la curiosité morbide, aux côtés d’un enquêteur qui cherche à comprendre.
Ça commence en film érotique : dans un salon de massage, une jeune femme profite des caresses du masseur jusqu’autour de ses parties charnues et intimes. Quelques séquences plus tard, elle est assassinée, et bientôt, une série de meurtres assombrit l’ambiance. L’enquête démarre, menée par le Commissaire Tellini (Giancarlo Giannini, jeune, excellent !). Le spectateur apprécie alors le défilé des actrices tandis que le scenario déploie le suspense entre tension et confusion. Une trame droite et implacable : le commissaire, autant que le spectateur, s’englue dans la toile de la tarentule, et se laisse dépasser par les événements. Jusqu’au final à l’enjeu fort. La narration insinue le venin doucement, l’air de rien.
Côté mise en scène, c’est un peu dépassé, un peu lent, parfois prévisible. Mais le charme est là, et la prestation toute en angoisse retenue, de Giancarlo Giannini, impeccable, tient le film. Et dois-je rappeler le défilé de ces dames ?
Une belle introduction au genre.
Matthieu Marsan-Bacheré