Avec ce film, qui est le dernier avant que Hitchcock ne parte en Amérique, on ne peut pas dire que ce soit une réussite. Si je devais sauver une chose, c'est dans l'exploitation intelligente du tournage en studio, notamment la scène du début où un navire va s'échouer sur les côtes de Cornouailles parce que le phare n'a délibérément pas été mis en marche. Donc, on voit les occupants du vaisseau sauter par-dessus bord, certains se noyant, d'autres étant déposés par la plage, et les survivants sont attaqués par des pirates qui vont les dépouiller eux et leur navire.
C'est dans ce contexte que va débarquer la belle Maureen O'Hara, pour son premier rôle au cinéma, dans cette île où sa tante et son mari tiennent une auberge qui se révèlera être mal famée et avec à sa tête Charles Laughton.
Durant sa carrière, Hitchcock s'est assez peu attaqué au film d'époque, avec Le chant du Danube, et il y a bien des raisons à cela ; notamment de ne pas s'extirper du thriller dans un endroit cossu, où l'auberge est bizarrement agencée, et au final, il ne fait pas grand chose de son contexte, justifiée uniquement par le fait que comme Cornouailles est isolée, elle fonctionne par la main de fer de Laughton, plutôt bon d'ailleurs.
Ce n'est pas pour rien que dans son livre d'entretiens avec François Truffaut, le réalisateur n'aimait pas ce film.
C'est du Hitchcock vraiment mineur, sans être mauvais, grâce au personnage de Maureen O'Hara, mais il y aura tellement mieux...