Après les aventures de #MeToo dans le monde du spectacle, #MeToo dans les hôtels, #MeToo dans la famille, voici #MeToo à la ferme. Donc, l'histoire d'une fermière (qui ressemble plus à une égérie pour une marque de parfum qu'à une vraie fermière) qui doit subir la domination d'un patron libidineux qui n'entend pas quand on lui dit non. Heureusement, tout finit bien (donc #MeToo a gagné les filles, plus besoin de nous faire chier avec vos histoires de cul non assumées).
L'intrigue est bien pauvre. Le sujet n'est pas vilain en soi mais les auteurs ne fournissent que peu d'efforts pour le développer, comme si ce n'était pas nécessaire avec un tel thème, qu'il parlerait de lui-même. On a quand même quelques personnages, mais ils ne sont pas très creusés ; quelques situations intéressantes, mais elles ne sont pas poussées assez loin. Et puis c'est long ! Quelle mise en place alambiquée, franchement, pendant 40 minutes je me suis demandé de quoi parle le film, puis quand arrive enfin l'agression et qu'on ne parle plus que de ça, on comprend vers quoi on se dirige, mais ce fut long. Du coup on s'emmerde un peu dans un premier temps tandis que le second est assez expéditif. On remarquera aussi que els auteurs ne prennent pas trop de risque : le policier est neutre comme en théorie, la plupart des gens soutiennent l'héroïne (après un petit instant de réflexion pour certains) ; seuls les vieux cons (des vrais fermiers cette fois) restent butés sur leurs positions (ainsi que le violeur puisqu'il reste persuadé qu'elle était consentante, un comportement hautement intéressant mais qui ne servira jamais qu'à nourrir le récit de l'héroïne plutôt que d'être exploité pour ce qu'il est en soi).
La mise en scène n'est pas très inspirée : une caméra qui suit les acteurs, un découpage sobre en caméra épaule, un côté documentaire, mais pourtant des décors pas très exploités. Les acteurs font bien le boulot, sans plus. Le montage permet d'appuyer le côté dramatique de certaines séquences.
Bref, pas terrible.