Dès les premières images, on pense à Andreï Tarkovsky, pour cette manière de filmer une nature contemplative. Puis on pense à Mikhaïl Kalatozov, pour le réalisme d'une scène de mariage déchirante. Et en fond, le nuage radioactif de la centrale de Tchernobyl signe la fin d'un monde, la fin d'une innocence. Avec rigueur et talent, Michale Boganim conte l'histoire de cette femme à la vie dévastée, qui devient l'ombre de ce qu'elle fut, caricature de la femme slave qui se plie aux fantasmes d'un Français ne voyant pas ce mensonge. La réalisatrice ukrainienne confirme avec cette Terre outragée qu'elle est un des grands espoirs de l'Est. Odessa… Odessa ! était une réussite, cette Terre outragée frôle une perfection narrative et formelle qui échappe sans doute un peu à son auteur dans les dernières minutes. Reste des images inoubliables, une Olga Kurylenko qui montre qu'elle vaut bien plus que son physique d'ancienne top modèle. Et, bien sûr, la terrifiante et fascinante ville de Pripiat, vestige décharné de l'a plus grande catastrophe nucléaire civile de l'histoire.
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