Le monstre du Loch Ness, mais sans Loch Ness
Loch Ness Terror (en anglais, c’est beaucoup plus effrayant) à défaut d’être un bon film ne s’est pas révélé non plus être la catastrophe à laquelle je m’attendais. Pourvu que l’on y mette un peu du sien, il se pourrait même que l'on passe une agréable heure et demie.
On ne manque pas d’y rencontrer les défauts souvent inhérents à ce genre de production. Les acteurs sont transparents ou mauvais (pourtant Don S. Davis ou Brian Krause, vus dans diverses séries, y étaient corrects, mais ici : non !) et les différents éléments du scénario ont déjà été vus et revus cent fois. Du « héros » qui traque le monstre qui a jadis tué son père au groupe de jeunes parti camper dans un coin isolé et qui va se retrouver face au fameux monstre du Loch Ness, accompagné ici de sa charmante descendance (Nessie est donc une dame), on ne peut pas dire que l’on ne prévoit pas dès le départ comment tout cela va se terminer. Le tout saupoudré de dialogues confus/abscons/inutiles (mais faut bien combler le vide entre deux attaques) et de regards charmeurs entre notre traqueur de monstre "cigarillos au bec-chapeau de cow boy-musique western en fond sonore" et la jolie shériff qui semble n'avoir que 5-6 ans de plus que son fils...
Trois choses pourtant rendent ce nanar plutôt sympathique :
1 ) Le synopsis de départ, à savoir que, oui, on combat le monstre du Loch Ness, mais, oubliée l’Ecosse ! Ici, le mythique animal a décidé de faire trempette dans le Lac Supérieur, au Canada. Comment ? Il a tout simplement emprunté d’obscurs tunnels sous-marin ( ??) qui l’ont amené de sa mère patrie au pays du sirop d’érable afin d’y pondre ses œufs. Je ne sais pas vous, mais moi, rien que « le Monstre du Loch Ness mais pas dans le Loch Ness » ça m’intriguait / m’amusait pas mal.
2 ) Il arrive que l’on se désespère de voir un peu d’action quand, arrivé à la moitié d’un film, il ne se passe toujours rien… Et bien ici, ce n’est pas le cas. On peut même dire que l’on est dans le bain dès le départ, le monstre apparaît au bout de quelques minutes, et de nombreuses attaques placées à intervalles réguliers font que le film est bien rythmé et que l’on a pas le temps de s’ennuyer . Et comment ne pas s’émerveiller devant les armes employées pour combattre notre bestiole : du pistolet qui fait de jolis ronds de lumière pour faire fondre les poumons de la bête (oui oui… ambiance 50’s garantie !) au fusil d’assaut tellement grand que de loin je le prenais pour une canne à pêche, on les verrait bien transformer directement le Lac Supérieur en cratère déséché !
3) Ben le Monstre évidemment ! Et toute sa marmaille ! Alors, dans le film, on nous apprend que ce que le Loch Ness abrite est un plésiosaure, qui aurait survécu à l’extinction des dinosaures, et après avoir regardé à quoi été sensé ressembler un plésiosaure ben… on peut dire que c’est à peu près ça, croisé avec une hydre pour la tête (et avec des pattes arrières en lieu et place de nageoires... Bon, "à peu près" j'ai dit !). Les effets spéciaux sont moyens, parfois loupés, mais je m’attendais à tellement pire ! Quand aux petits, seul bémol, ils ne sont pas effrayants du tout… mais qu’est-ce qu’il sont marrants à les voir se dandiner avec leurs petits corps tout dodus ! Car oui petit détail qui a son importance : ici, les monstres sous-marins passent les trois quarts du temps… sur la terre ferme… (Bah ouais, c’est quand même beaucoup plus facile à filmer, hein, puis bon, une fois que le monstre du Loch Ness est au Canada, on est plus à ça près). A noter, pour les jeunes « Nessie » l’utilisation à quelques reprises de l’animatronic plutôt que des effets spéciaux, pour un résultat plus que sympa.
En bonus, le personnage du fils du shériff qui en VF se voit affublé d’un premier doubleur, puis, au bout de deux scènes, d'un nouveau doubleur ! (non, il n’a pas été jugé nécessaire de re-doubler les 2 premières) Et il y gagne le bougre… se retrouvant affublé d’une voix d’idiot congénital qui ne cessera d’apporter un potentiel comique non dédaignable à chacune de ses répliques (oui.. « ON » y gagne…)