L’eau de mère

L’eau de mère
Viet-Nam: May, 14 ans, est mariée de force à un riche héritier dont le nombre d’épouses pourrait se compter sur les doigts de la main. Comment peut-elle porter cet enfant si jeune et quelles sont les regards tant des autres épouses que du futur père n’en aimant réellement qu’une seule... qui en aime un autre.
Expérience inédite que ce film vietnamien présenté au FIFF consacré cette année entre autres aux comédies romantiques asiatiques. Expérience marquante.
Le lieu de récit, inspiré de l’enfance de la réalisatrice Ash Mayfair, a beau être en un pays où le machisme est de mise, les allusions aux modes occidentales sont frappantes.
Mais outre la satire malgré elle de l’émancipation féminine, c’est bien la condition féminine qui marque au plus profond : une illustration de certaines « castes » et coutumes locales, mixées avec un jeu masculin sans sentimentalisme, s’avère brillante au point de susciter à la fois de l’empathie pour ces animaux malgré elles (séquence marquante avec une poule) et du mépris pour ces chasseurs de corps et d’enfants n’éprouvant aucun remords ni sentiment, ce qui scellera le destin de l’une de ces épouses.
Des interprètes magnifiques, une photographie (française) et un montage de toute beauté : à l’issue de la séance, l’on se sent comme cette épouse: libérée. Et la force aquatique nous emplit sans nous submerger par un trop plein d’émotions.
A recommander vivement...