Voilà un film que j'ai vu bien des fois avec mes grands parents quand j'étais petit, et dont je n'ai gardé absolument AUCUN souvenir, si ce n'est cette image de Fernandel et de sa vache. C'est vraiment troublant quand j'y repense, même si j'avais pu ne pas aimer, je ne comprends pas qu'il ne m'en reste rien.

Le film est une comédie douce amère. L'humour m'a vraiment touché malgré la discrétion avec laquelle il est employé. Et c'est bien là la force du métrage : être léger à tout prix, et camoufler ainsi la gravité de la situation. Car quand on y repense, les menaces de morts de soldats nazi, il vaudrait mieux ne pas en rire, ni même du fait que certains évadés se fassent prendre par les allemands. Et pourtant on en rit sans honte. Parce qu'il faut savoir rire de tout dans la vie.

Le scénario est typique du road movie, c'est à dire un personnage qui, durant sa quête, rencontre des personnages secondaires hauts en couleur. Des conflits par ci, des moments de calme par là. Ce qui m'a déçu par contre, c'est la fin qui semble laisser le film dans un état inachevé, comme si les aventures avaient pu continuer. Dommage aussi que cette séparation du couple se fasse si tôt, alors que c'était clairement là tout l'intérêt.

La mise en scène m'a mis sur le cul. Quand je pense à Fernandel, je pense aux comédies franchouillardes drôles, mais pas spécialement bien foutues. Un peu comme quand je pense à Jean Lefebvre ou à Louis De Funès. Et pourtant, La vahce et le prisonnier est loin d'être mal foutu. Henri Verneuil en est responsable. Il offre de belles images et des moments d'une sincère poésie au travers d'un montage sobre, calme, réfléchi. Henri n'est pas seulement au service de son scénario, il l'appuie véritablement du mieux qu'il peut, et va donc dans ce sens de la légèreté.

La vache et le prisonnier est donc une comédie française qui se laisse regarder agréablement ; le film comporte quelques petites trouvailles des plus mémorables (les gags du bruitage) mais souffre, hélas, d'une fin qui ne sent pas assez la fin, comme si le réalisateur lui même ne voulait pas terminer son film.
Fatpooper
8
Écrit par

Créée

le 4 janv. 2013

Critique lue 636 fois

7 j'aime

5 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 636 fois

7
5

D'autres avis sur La Vache et le Prisonnier

La Vache et le Prisonnier
Ugly
8

Vachement bien !

Voici encore un des meilleurs exemples du cinéma populaire français (dans le sens noble du terme), qui comme le Cave se rebiffe, Un singe en hiver ou la Traversée de Paris... sont des inusables. En...

Par

le 30 sept. 2017

18 j'aime

14

La Vache et le Prisonnier
cinewater
8

Critique de La Vache et le Prisonnier par Ciné Water

Ce que j'adore chez Henri Verneuil c'est que ses films ne peuvent prendre que du charme avec l'âge. Ce que j'aime aussi c'est que j'ai pu le voir étant enfant et si je n'irai pas jusqu'à dire qu'il...

le 12 déc. 2011

18 j'aime

11

La Vache et le Prisonnier
pierrick_D_
5

Critique de La Vache et le Prisonnier par pierrick_D_

Lors de la Deuxième Guerre Mondiale,le marseillais Charles Bailly est prisonnier en Allemagne et travaille avec trois autres français dans une ferme tenue par une accorte teutonne.Il lui vient l'idée...

le 13 avr. 2022

13 j'aime

5

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

121 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

108 j'aime

55