Je n'avais pas gardé tout en tête de ce troisième volet de la trilogie Bourne, ces films étant tellement compliqués et remplis de détails qu'ils doivent être revus. Sauf que là en le revoyant, je n'ai pas vibré de la même façon et je ne l'ai pas trouvé d'un niveau égal aux 2 précédents opus, par conséquent, je baisse ma note d'1 point.
C'est comme dans la Mort dans la peau, le style Paul Greengrass arrive à me gaver un peu, c'est filmé de façon un peu brouillonne, en mode shaky cam, surtout dans les fights toujours filmés de trop près, c'est le défaut de ces films et la carte de visite de son réalisateur avec sa caméra tremblotante qui est une véritable épreuve pour les yeux, j'avoue que j'ai un peu de mal au bout d'un moment avec ce procédé. Ceci couplé à un montage trépidant et encore plus speed, avec des plans de moins d'1 minute, ça en devient plus pénible que captivant.
En plus de cet aspect technique rasoir par endroits, s'ajoute un scénario moins riche, moins dense, plus paresseux, plus brouillon, ça s'étire inutilement, certaines scènes auraient gagné à être raccourcies (toute la partie à Tanger notamment), on sent que Greengrass se laisse aller à une certaine surenchère en matière de rythme et d'invraisemblances, avec le côté increvable du héros : ce mec se frite avec des tueurs redoutables et il en ressort souvent sans pisser le sang, au moins James Bond en chie par moments, on a donc une sorte de distanciation qui fait basculer le héros vers le super-héros à qui il n'arrive jamais rien, le côté réaliste du premier film perd pied ici.
Au final, si le film n'a pas les mêmes atouts que ses 2 opus précédents, il se laisse quand même regarder et compte de bons acteurs, mais c'est moins prenant.