(Petite touche introductive: mater un film traitant de perversion, de fétichisme et de sadomasochisme aux côtés d’un des plus grands adorateurs vivant du genre (je veux bien sûr parler de Kenshin, mon Pikachu-fait-homme... enfin, homme… techniquement), est forcément un exercice aux frontières de la lubricité.
Et ceci, l’avant-veille de se farcir le Lars Von Trier un 1er Janvier.
Tordus et malades, voilà ce que nous sommes, oui !)
Ça prend déesse, comme dans pétasse
La Venus à La Fourrure est à ranger dans une catégorie finalement pas si fréquente du dénouement annoncé quasiment d’entrée de jeu, mais sans que cela n’ait mal moindre importance, puisque l’essentiel est dans le trajet qu’emprunte la comédie pour parvenir à sa conclusion.
Le plaisir est dans le jeu, les mots, l’évolution et la métamorphose des personnages.
Une scène de théâtre, deux personnages qui commentent ce qu’ils interprètent en soulignant bien entendu leurs propres agissements en dehors du texte, voilà une comédie en mode méta qui ne peut, si cela est bien écrit et interprété -et c’est le cas-, que procurer une jubilation délectable.
Mathieu ne sait plus où il a mal, Ric
Qu’Amalric soit capable du meilleur, voilà quelques années que nous le savions. La chose était bien moins évidente en ce qui concerne madame Polanski qui trouve la, peut-être, le grand rôle de sa carrière. En tout cas, celui où elle pratique l’exercice le plus osé et en perpétuel équilibre, sur un fil instable duquel elle parvient à ne jamais choir. Une prouesse autant artistique que physique, la diablesse faisant pratiquement oublier ses 47 printemps. (ne voir aucune muflerie dans cette dernière remarque, mais bien un hommage sincère)
Pièce montrée
Techniquement, il est étonnant de constater à quel point ce nouveau film de Polanski contraste absolument avec son précédent, alors qu’il en reprend tous les codes narratifs. Dans les deux cas, un espace clos et unique et un nombre de personnages infinitésimal. Mais la ou Carnage ne proposait qu’une mise en scène à la limite du paresseux confiant au théâtre filmé, ce «Vénus» brille par la précision de ses découpages, de ses placements de caméras, par l’utilisation extrêmement judicieuse de la musique (rendons grâce ici à Alexandre Desplat) et des lumières.
Une étude ludique sur la duplicité des rôles tenus par chacun, dans tous les domaines (intime, professionnel, sexuel, social), rôles dans lesquels le péril majeur consiste encore et toujours, éternellement drapés que nous sommes dans de confortables et rassurantes apparences, à juger ou sous-estimer l’autre et à considérer que celui qui possède les attributs du pouvoir est celui qui forcément l’exerce.
Bien que le film soit de Polanski et tourne autour de l’adaptation d’un livre célèbre en pièce, on peut raisonnablement parler d’un Roman décidément inadapté.