Le bleu est une cou... Ah bah non

Je voulais absolument voir ce film, non pas pour Kechiche, que je ne connaissais que de nom avant La vie d'Adèle, non pas pour sa Palme d'Or, quand je vois qu'elle peut récompenser Elephant comme Entre les murs, non pas pour Léa Seydoux (Bon si quand même un peu), mais parce que c'est l'adaptation du meilleur roman graphique que j'aie lu.

Et bon, j'dois dire que j'ai un peu déchanté, parce que le seul point commun entre Le bleu est une couleur chaude et La vie d'Adèle est la coupe de cheveux des deux personnages principaux.
C'est un peu dommage, parce qu'on perd d'un côté toute la puissance des scènes de la BD, et de l'autre toute l'esthétique qu'il aurait été intéressant de reprendre (J'ai compris que l'adaptation était très très libre quand il est devenu évident que Kechiche en avait rien à tirer de comment il répartissait le bleu à l'image...)

Autrement, passées les cinq premières minutes à s'acclimater aux PUTAIN DE FAT gros plans sur les visages, somme toute assez inhabituels, j'ai beaucoup apprécié l'image. Kechiche a opté pour un réalisme jusqu'au-boutiste qui fait la part belle aux acteurs et frappe avec violence sur la laideur du quotidien.

Les 3h de films sont passées comme un charme, malgré deux scènes qui sont des purs écueils et m'ont littéralement fait sortir de mon film, la première étant la scène de sexe proprement absurde en plein milieu du film. Julie Maroh, l'auteure du roman graphique, en a touché deux mots sur une note de blog, et je ne peux qu'approuver.
http://www.juliemaroh.com/2013/05/27/le-bleu-dadele/
La scène est extrêmement longue, explicite (J'suis sûr qu'il y a des pornos plus subtils, sans déconner.) et surtout, ne ressemble à rien parce que le sexe lesbien, c'est pas ça (Là je suis pas spécialiste, c'est l'auteure qui le dit.)

La seconde est la scène de l'engueulade, qui est désastreuse au niveau du montage. Une vingtaine de plans qui s'enchainent à rythme soutenus, mais qui sont extraits de quelque chose comme au moins six prises différentes, et enchainent donc faux raccord sur faux raccord...

D'ailleurs je peux pas penser à cette scène sans une pensée aux dialoguistes, qui sont tangents sur cette scène, mais aussi et surtout font une démonstration exemplaire de bullshit massif dès que les dialogues concernent l'art et la littérature.

Bon, et je soulève un dernier petit défaut de ce film, j'ai pas aimé, dans un film qui se veut réaliste à l'extrême, le joli anachronisme consistant à glisser I Follow Rivers en musique de fond.

EDIT : Oui en ce moment c'est mon kiff de revenir sur mes notes quelques jours plus tard.
Je maintiens mon 7, malgré les nombreux défauts, j'ai aimé l'image, la réalisation, cet ultra-réalisme volontairement dégueulasse, j'ai aimé Adèle Exarchopoulos.
Mais quand même je partage cette petite image relayée par LeMicka qui lui-même la tient de Couac http://bit.ly/178bWqs