Depuis La graine et le mulet, Abdellatif Kechiche nous a prouvé qu'il avait un talent particulier pour nous emmener au plus près de ces personnages, nous faire ressentir des émotions intenses et mettre en scène le réel comme personne.
Dès les premières minutes de La vie d'Adèle nous sommes avec Adèle pour ne jamais la quitter. Du lycée à l'âge adulte, d'une première tentative avortée à la découverte de son homosexualité et de l'amour passion, Adèle nous emmène avec elle dans sa quête, dans un déluge de sensations, d'extases et de déchirements.
La vie d'Adèle est un film physique, Adèle Exarchopoulos offre une prestation parfaite, son visage reflète une palette d'émotion incroyables. Elle est toujours juste, intense, vraie, au point que le spectateur lui aussi tombe sous son charme dès les premières images... petit bémol quand même dans la seconde partie où il m'a été plus difficile de la trouver crédible en institutrice (C'est quand même une toute jeune fille)... A ses côtés, dans le rôle d'Emma, Léa Seydoux est également très convaincante et m'a fait oublier tous mes a priori, s'il ne fallait retenir qu'une scène entre elles, ça serait celle de la 1re rencontre dans le bar, sublime.
La force du film réside dans cette façon de mettre en image l'intime et le sentiment amoureux, à ce titre, la 1re partie est beaucoup plus intense et forte que la seconde. La passion charnelle qui lie les deux jeunes filles, le secret, la relation avec les camarades du lycée, les parents, les questionnements d'Adèle sur l'amour, son désir de ne plus faire semblant, de vivre pour ce qu'elle est vraiment... tout cela est extrêmement fort et juste et devrait parler à chacun de nous
L'action se déroule sur une dizaine d'année, à coup d'ellipses et de passages forts, intenses et bouleversants...
Le film présente avec brio les étapes les plus importantes d'une relation amoureuse : la rencontre, les yeux qui brillent, le cœur qui vrille, l'amour charnel et animal, le quotidien, les habitudes, les autres, le délitement, la faute, la rupture, le manque, la tentative de renouer, la vie qui continue coûte que coûte...
J'aurai aimé annoncer que ce film est parfait, certains passages sont d'ailleurs très proches de la perfection, mais j'ai quand même trouvé que dans la dernière partie, à partir de la séquence de la dispute, il s'essouffle un peu avant de nous refaire vibrer dans une dernière image où Adèle, dans un plan large (comme au début du film, alors que la plupart des plans sont très serrés ) file vers un nouveau chapitre de sa vie.

Créée

le 14 oct. 2013

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Heavenly

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