la narine droite d'Adèle, ou : trop de morve tue la morve

Premier truc : le film se passe à Lille, Adèle roule des pelles dans une salle de ciné, dans laquelle je suis moi-même assise à regarder la vie d'adèle ... si c'est pas "inceptionesque" ?

deuxième truc : les gros plans ...
Alors je sais que ça ajoute du dramatisme, de la tension, on attire l'intérêt sur Adèle, c'est à la fois intime et comme dans un roman on peut se plonger dans la psychologie du personnage. MAIS attention à ceux qui ont des problèmes de vue, toujours, toujours regarder la moitié des visages et le détail des grains de peau, ça fait très mal aux yeux qui sont vites fatigués d’accommoder.

troisième truc : Les plans américains ou italiens sont utilisés ainsi avec stratégie, notamment pendant les scènes de cul ....... AAAAH la transition ! Parce que oui, il faut en parler de cette sexualité omniprésente dans le film !
J'avais lu ou entendu parler de scènes trash ... pas du tout, je ne trouve pas. Alors même si Kechiche a mis 20h pour la grosse scène de sex centrale, il est vraiment tombé juste. Voilà, selon moi on est dans le JUSTE. c'est ni vulgaire, ni trop simulé, ni trop orchestré, ni trop exagéré. C'est juste deux filles complètement amoureuses, qui ont envie l'une de l'autre et qui l'expriment. Plutôt bien. On croirait presque que les actrices jouissent pour de vrai.
C'est assez surprenant au début, mais on ne tombe ni dans du porno, ni dans de la pseudo imitation. On est dans l'orgasme, la petite mort à l'état pur ( les yeux de Léa Seydoux le laissent en tout cas croire). Je vous laisse en juger vous même.

la sensibilité face au sex lesbien, ou plus généralement à l'orgasme féminin est différent pour chacun, par exemple ma voisine de fauteuil était très très très mal à l'aise devant toute cette nudité.

quatrième truc : ça ne fait pas encore 24h que je viens de voir le film, c'est encore trop près et donc trop subjectif, mais ce que j'ai aimé dans ce film, c'est que tous ces plans rapprochés, tous ces détails font des deux actrices principales des filles comme vous et moi. Les cheveux sales, les cacas de yeux, on désacralise l'actrice comme on peut souvent le voir, maquillées de la tête aux pieds !
Là on ne cache rien : quelque boutons d’acné, du tartre ou des dents jaunes, des vergetures sur les cuisses, les veines sous la peau trop fine, le noir qui coule, ...

et surtout, surtout, palme d'or à la plus belle morve du cinéma attribuée à la Narine Droite d'Adèle Exarchopoulos !
Guilbert_Marion
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le 14 oct. 2013

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Marion Guilbert

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