Avant de commencer toute critique, il semble judicieux de préciser, (ce que certains ont apparemment oublié), que comme chaque films, l'interprétation, le ressentis face à un film est propre à chaque personne. La vie d'Adèle s'y prête encore plus. Ce film parle de sentiments, de recherche de soi, et comme le titre peut l'annoncer, c'est tout simplement la vie qu'on nous raconte. Très rarement dans le faux, chaque détail nous fait entrer un peu plus dans cette vie, dans les personnages. Exemple simple mais pertinent lorsqu'Adèle sort de chez elle pour aller en cours en relevant son pantalon, tant de simplicité ne font que se rapprocher de la réalité. Je ne m'attarderais pas sur la façon technique dont Kechiche a filmé le film car je n'ai pas les compétences pour mais d'après mon ressentis, ces gros plans et autres effets ne font qu'embellir un peu plus les sentiments et les rendent plus réalistes. Le spectateur est plongé entièrement dans le film, comme s'il assistais réellement aux scènes. Sa façon de filmer rejoins le jeu des actrice assez critiqué. Mais comment peut on incendier ces deux actrices? Il faut, à mon sens, pour apprécier le film, mettre de côté tout ce qu'on a en tête, il faut vivre le film. C'est inutile de lire des pages et des pages de critiques pour se faire son avis, faites vous VOTRE avis. Adèle Exarchopoulos est une pure merveille d'actrice, quand à Léa Seydoux, certains lui reprochent ses expressions répétitives, certes, mais ça n'est pas entièrement dût à son jeu, le réalisateur, le script y sont pour beaucoup. Et lorsque Léa Seydoux joue, si elle est répétitive, elle n'est jamais fausse. On y croit et c'est prenant.

Venons en à cette scène, cette fameuse scène de sexe qui fait tant débat. Certes, c'est cru, un peu trop, peut être que certaines pratiques sexuelle sont exagérées, enfin, lorsque l'on en finis avec ces 7 minutes on a juste envie de dire que l'expression avoir la tête dans le cul n'a jamais si bien été illustrée. Mais il est inutile pour autant d'incendier cette scène! Encore plus lorsque l'on en a pas la réelle capacité pour la critiquer comme il se doit. Comment critiquer quelque chose que l'on ne connais pas? Et encore une fois, c'est personnel, dans la vie réelle, faire l'amour c'est quelque chose de personnel, d'intime, là on entre dans la vie intime de deux femmes qui s'aiment et qui ont faim de découvrir le corps l'une de l'autre. La jouissance est merveilleusement représentée si l'on compare les réactions d'Adèle avec celles qu'elle a pu ressentir lorsqu'elle couche avec Thomas. Elles prennent leur pied et chacun est libre de faire ce qu'il veut dans son lit. Non ça n'est pas caricaturale, non ça n'est pas sale, oui c'est un peu exagéré, assez représentatif de ce que l'on retrouve dans les pornos mais si on laisse de côté la pratique, les émotions sont elles, pures et parfaitement justes.

Pour ceux qui s'obstinent à faire des liens avec la BD, comprenez que ça n'a rien à voir. Kechiche s'en est inspiré point final. Dans la BD, Adèle s'appelle Cleméntine, la fin n'est pas la même, ni même le contenu. Si Emma perd ces cheveux bleu au milieux du film c'est justement peut être pour éloigner le film des personnages de la BD. Ça n'est pas la même histoire. Si le bleu est toujours présent, ce qui, soit dit en passant sublime le film, c'est un simple moyen d'entrer un peu plus dans la tête d'Emma qui est obnubilée par Adèle. Partout où elle pose les yeux, Adèle se présente à elle sous toutes ses formes. La découverte de sa sexualité est étonnante de réalisme, Emma troublée, Emma torturée, on est dans le vrai, on est dans le juste. La scène dans la mer où doucement ses cheveux se teignent en bleu est pleine de poésie et touchante. D'autres scènes sont incroyables de réalisme et de poésie, comme cette scène où Adèle rencontre pour la première fois sa belle-famille. Scène étonnante de réalisme, on sent son mal être, elle cherche sa place, lorsque Emma l'embrasse devant ces parents qui trouvent ça tout à fait normal, on ressent pleinement la gène d'Adèle et c'est touchant.

Pour finir, je ne m'attarderais pas à parler de la séparation des deux chapitres. Le film est un tout. Quand à la fin, elle est excellente. On reste sur le ressenti d'Adèle qui part seule, avec toujours en tête Emma. Elle refuse les avances de Samir et c'est tant mieux. Je dirais donc que ce film est très personnel. Je m'y suis entièrement retrouvée, j'ai passé la moitié du film à pleurer. Ce film restera pour moi une petite merveille entièrement représentative de ce que l'on peut ressentir lorsque les sentiments se battent en nous. C'est un ode à l'amour, une ode aux sentiments.

Adelone
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le 15 oct. 2013

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