Tomber amoureux
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« La vie d'Adèle » est avant tout un film extrême. Extrême tout d'abord, dans son sujet : Adèle, lycéenne de dix-sept ans, voit ses tourments d'adolescente s'intensifier lors de sa première rencontre électrisante avec Emma, jeune femme à l'allure assurée et hypnotisante, dont la singularité évidente semble se confirmer rien qu'à la couleur de ses cheveux, d'un bleu remarquable. Transcendée, captivée et tout de suite sous le charme et sous le choc, Adèle succombe. Il suffit d'un échange, d'un regard pour qu'elle se retrouve soumise à une passion dévorante et progressive pour celle qui hante son esprit. Emma est différente, assume pleinement son unicité, fière de ses choix et de ses convictions. C'est sans doute ce charisme enjôleur, cette grâce toute particulière et cette éloquence née qui séduit Adèle, comme une évidence. Alors là, tout bascule. La jeune fille qui croyait aimer les garçons, s'engouffre, exaltée, dans une histoire d'amour tout aussi inattendue que bouleversante. Adèle aime Emma, Emma aime Adèle. Elles sont toutes deux, avides d'amour.
« La vie d'Adèle » est aussi un film avide. De ses gros plans interminables sur les visages de ses protagoniste, Kéchiche met ici en scène un véritable éblouissement de la chair. Un grain de peau rosée à la lumière, la plissure d'une bouche gorgée d'espérance, ou un jeu de regard où se lit désir et complexité, rien ne lui échappe. Il filme avec passion des lèvres qui s'embrassent, des corps qui se frôlent, des larmes brûlantes et désespérées.
« La vie d'Adèle » est un film vrai. Sans artifice, sans détail superflu. C'est cette sincérité qui séduit et que l'on retrouve chez Adèle, Adèle qui aime sa vie, qu'elle mène d'une main décidée, parfois dans les pleurs et la souffrance, mais toujours dans l'espoir. Cette vie, tragique mais belle, nous l'aimons aussi.
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Créée
le 19 janv. 2016
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