Un électron libre dans un système défaillant.
Wiesler est l'impitoyable serviteur plus que loyal de la Stasi, services secrets d'Allemagne de l'Est. Mais au milieu des années 80, toute cette belle mécanique commence à prendre l'eau, servie par des agents qui n'y croient plus, et chargée de surveiller des citoyens qui n'en veulent plus. Wiesler tente de retourner cette machine infernale rouillée à son avantage, pour sauver ceux-là même qu'il doit espionner.
La vie des autres raconte comment on ne peut pas s'immiscer dans les rouages d'une machine plus grande que soi, sans provoquer la catastrophe. Wiesler échoue complètement (ou presque) à enrayer la mécanique de la Stasi, pourtant il finit lui-même broyé par la roue.
Un film lent, qui prend le temps de poser l'ambiance et détailler toutes les ficelles d'un scénario intriguant. Quelques longueurs (scènes du piano), bande-son assez mauvaise, mais l'ensemble reste plutôt bon ; le personnage de Wiesler est très bien rendu, écoutant la vie des autres depuis les combles, casque radio vissé sur les oreilles. La dernière demi-heure est néanmoins en-dessous du reste du film, et le réal' doit enchaîner à marche forcée les sauts dans le temps pour pouvoir nous livrer le dernier rebondissement.
Bilan, pas mal d'erreurs un peu partout, toutefois elles sont largement compensées ailleurs. Un film inégal, mais qui est plus ou moins déjà un classique.
Un bon coup de coeur.