Le cinéma italien se fait rare donc le voir mis en avant est un épiphénomène au combien réjouissant.
Réalisé par le fils de Sophia Lauren (époustouflante màmà protectrice plus de 10 après son dernier rôle dans "Nine" en 2009), le réalisateur Edoardo Ponti nous transporte dans son adaptation du roman de Romain Gary, prix Goncourt 1975, se situant dans les Pouilles, dans la botte de l'Italie et qui narre l'histoire d'une survivante de l'Holocauste et ancienne prostitué accueillant à contrecœur Momo, un gamin des rues qui l'a dévalisée auparavant afin de rendre servir à son vieil ami médecin.
Chacun prenant soin de l'autre et apprenant à cohabiter.
L'histoire est touchante et on y croit fort à l'histoire qui se déroule sans accro devant nous. Tantôt touchant tantôt drôle, le réalisateur arrive à retranscrire parfaitement certains pans de vie de ses personnages à l'écran.
Les deux protagonistes (l'expérimentée Sophia Lauren et le désinvolte de sincérité Ibrahima Gueye dont le talent ne fait aucun doute -et la ressemblance avec Paul Pogba cocasse-) sont très impliqués et ultra-complémentaires et les personnages écrits sont attachants.
Le reste du casting n'est pas en reste et arrive aisément à se mettre au diapason de leurs performances.
C'est très bien filmé et il y a une véritable recherche artistique dans la composition des plans et des décors. Nous avons plusieurs fois le droit à de magnifiques "plans magiques" ainsi qu'une superbe mise en lumière des personnages, en particulier Ibrahima Gueye qui a une carnation dont les cinéastes en général ont tant de fois maltraités à l'image (du à leurs incompétences).
Tout cela démontrant le sérieux de la note d'intention et l'implication de l'ensemble de l'équipe.
Je peux aisément dire que ce métrage fait partie du haut du panier de ce que nous propose Netflix tout au long de l'année.
A voir sans craintes.