Je peux comprendre que l'on ne soit pas sensible à la solitude des nantis franciliens et à leurs problèmes de riches, et qu'en conséquent « La Vie domestique » laisse de marbre quelques-uns. Cela écrit, il serait injuste de ne pas voir dans le regard d'Isabelle Czajka une justesse, une sensibilité, une profondeur que peu de cinéastes français sont capables d'avoir aujourd'hui. La retenue est de mise, les dialogues font vrai, comme les personnages dont la justesse d'interprétation est à souligner (dont celle d'Emmanuelle Devos, comme toujours magnifique).
Cet ennui, cette routine que seul un événement tragique va (un peu) bousculer est décrite avec finesse et sobriété, sans grands discours démonstratifs qui auraient lourdement pesé sur le film. Pas enthousiasmant, mais une œuvre qui en dit long sur le mal-être dans lequel sont plongées nombre de personnes aujourd'hui, enfermés dans un quotidien qui les étouffent : pas mal du tout.