Une déclaration d'amour paroxystique à l'existence
"La Vie est un miracle", c'est une quête endiablée, quasi désespérée, de la joie cachée partout où le malheur règne. Il illustre à lui seul la folie des Balkans, dans ce qu'il y a de mieux et de pire. Il est d'autant plus beau dans son propos qu'on sent une désespérance discrète de n'être qu'une fable...
Tout est estampillé Kusturica, des volailles ébouriffées aux cuivres puissants agrémentés de guitare ponctuant la bande son. "La vie est un miracle" est un joyeux chaos organisé, franchissant souvent la ligne pour aboutir au n'importe quoi total. La scène d'inauguration du train est en ce sens emblématique.
Et puis comment ne pas tomber amoureux de la lumineuse Sabaha, avec son sourire désarmant et ses regards en coins tentateurs ? Comment ne pas être emporté par ce désir rugissant d'un aboutissement heureux à ce conte ?
Les rires et les pleurs sont glorieux d'être à ce point simples, l'histoire est magnifique et pourtant accessoire. S'il n'est pas exempt de défauts, "La vie est miracle" est une parenthèse de douceur fracassante qui laisse une impression durable de vouloir aller enlacer les astres, et tant pis pour les brûlures...