Un samedi soir à 20 heures dans l'un des quartiers les plus tristes de Lille qui en compte beaucoup. Depuis des jours Il fait froid et gris, au mieux il pleut. Là il fait noir et humide. Je pédale seul au milieu de la rue principale bordée de kebabs, coiffeurs à deux sous et vendeurs de téléphonie mobile. C'est l'avenue du blanchiment d'argent, vide, désespérément vide. Même pas une voiture de flic. Ayant repéré ce film J'arrive au ciné de la Fac planqué au fond d' un dédale de bâtiments déserts.C'est glauque. Pas d'étudiant, un samedi soir bien sûr... Salle vétuste, fauteuils ternes et inconfortables, sono à revoir. Je suis un peu en retard.
C'est ainsi, nostalgie de mes études universitaires sans doute j'ai jamais su décrocher de ces salles d'arrière plan. Pourtant passé l'âge! Un coté Eddie Mitchell peut être .
Je paie mes 4,5 euros tarif senior , entre. Je suis tout seul ! C'est à des petits riens comme ça qu'on mesure sa déviance. Mauvais, très mauvais ; Faut pas trop s'écarter du troupeau sinon gare. J'imagine qu'ils sont tous quelque part au chaud en famille, peut être dans des bras amoureux? Zut j'ai rien de tout ça sous la main ce soir.
Ça démarre lent ,presque ennuyeux. Et puis tout doucement ça se développe. C'est du brésilien un peu comme le ciné italien quand j'étais môme. En plus cru, en plus chaud, en plus vrai. C'est du féminisme acté pas de doute. Mais rien à voir avec la haine de l'homme qu'on diffuse chez nous. Le sexe est présent partout, partagé sans aucun doute. Pas du porno, non, du vrai sexe habilement montré. Le gout du corps de l'autre omniprésent pour les deux genres. Tout sent le charnel: Les bars, les gosses , l'accouchement, la bouffe, la danse. Bref un vrai rayon de soleil.