La Vie invisible d’Euridice Gusmão est un film réjouissant, est un film effrayant.
C’est d’abord une ode à la vie, cette vie tropicale de Rio où les femmes s’aident, où la sororité n’est pas une vague aspiration féministe mais le quotidien d’une société trop patriarcale. La sensualité est le maître mot de ce film : aucun filtre ne vient sublimer la vie des personnages, tout est cru, réel, palpable.
C’est aussi une histoire amère, révélatrice des maux de la classe moyenne brésilienne. Les femmes y sont soumises, n’ont pas le droit à la réussite. Elles sont des objets sexuels, à la merci des hommes.
Les acteurs sont tous admirablement justes. Les mélodies de piano font partie intégrante du film et forment elles aussi un personnage qui évolue d’un bout à l’autre de l’histoire. On pleure devant ce film, non pas parce que le réalisateur l’a voulu, mais parce que la vie est d’une beauté cruelle.
Karim Aïnouz offre une fresque familiale sincère et authentique qui vous fera vibrer tout entier.