Romanesque en diable. Photographie picturale, couleurs saturées évoquant par moment Wong Kar-wai. Le montage, avec cette focalisation alternée sur les deux soeurs apporte un rythme évident à cette séparation. Le récit est toutefois trop long, et certains passages sont superflus. Le propos sur le patriarcat et le conservatisme des moeurs finit par prendre des allures poussives avec des scènes renchérissant lourdement un propos déjà bien édifié (comportement exécrable du pourvoyeur de morphine, mari d'Euridice jalousant l'émancipation de sa femme suite à l'admission au conservatoire, se sentant affaibli dans sa posture patriarcale...).
Concernant l'assujettissement actuel des brésiliennes au diktat masculin, je ne demande pas mieux que d'en connaitre la réalité, mais a-t'il si peu évolué depuis cette époque des années 50, particulièrement conservatrice, comme pourrait le laisser penser le film, faisant de son drame une parfaite parabole ? Intuitivement, je présume que la charge pamphlétaire accuse davantage le système de valeurs réactionnaires promulguées par les tenants du pouvoir de l'époque bolsonariste.