Le générique est très beau, fait désormais tellement rare qu'il est bon de le souligner. De fait, La vie rêvée de Walter Mitty démarre de manière fort prometteuse : image sublime, merveilleuse précision du cadre, c'est graphique et sacrément moderne.
Si le film s'essouffle, ce n'est pas tout de suite, et en tout cas pas de manière flagrante. C'est comme une lente baisse de régime qui relie un démarrage d'une élégance folle, et un final certes sympathique mais un peu plan-plan.
Qu'on ne se méprenne pas : le nouveau film de Ben Stiller est très agréable, plutôt bien rythmé, intrinsèquement sympathique. Incarné de belle manière par le comédien lui-même, Walter Mitty est un type immédiatement attachant. On partage donc ses aventures rêvées ou réelles avec un profond sentiment d'empathie. La qualité de la mise en scène, l'habituelle fantaisie de Stiller et le gentil message inhérent font de La vie rêvée de Walter Mitty un divertissement haut de gamme plutôt réussi. Mais on est évidemment loin d'Eternal sunshine of the spotless mind auquel certains veulent trop souvent le comparer.
Totalement maîtrisé dans sa plastique et son interprétation [excellents Kristen Wiig, Shirley MacLaine, Adam Scott et Sean Penn presque dans son propre rôle], le film perd progressivement en fantaisie et en modernité quand il s'avise, même légèrement, de délivrer un message plutôt bateau sur le sens de la vie. On n'avait pas besoin de ça.
On notera pour finir une bien meilleure BO que la bande annonce le laissait supposer. Alors qu'on craignait le pire avec Queen, le bon goût de Stiller nous offre Arcade Fire et surtout le Space Oddity de Bowie, devenant même enjeu dramatique. Ce Ben Stiller est décidément un garçon bien sympathique.