Mr gentil et Me politiquement correct ont une fille... est est ?

La "Vie Scolaire", ou la "vision bigarée d'un random électeur de gauche", nous raconte la dure vie des élèves et leur destiné dans un collège en Seine St Denis. En avant propos, on notera que depuis quelque temps, il y a une certaine mode et fascination pour les film sur la cité très fétichisée sur sa description. Si on en parlait avant pour dénoncer d'une manière sincère et sur le fond discutable suivant notre point de vue, on voit bien que la tandance est aujourd'hui, entre autre que la victimisation, à héroiser ce qui est mauvais, valoriser les comportements néfastes ou profiter d'un climat de plus en plus chaotique, dût pour beaucoup à des médias très exités par le sensationnel, afin de faire du film à scandale ou sensation.

Dans tous les cas de figure, "Vie scolaire" réussi le parie de cocher toutes les cases. On a à la fois la misère sociale, la détresse, les comportements violents, la haine, les problématiques autour de la cité, le shit , le tout dans un bain idéologique victimisant tentant à chaque reprise de pardonner les agissements délétères des élèves.I nous manquait plus que les armes pour avoir le carton plein. Ce film est assez brillant en soit, scénarisé par notre Mc grand corps malade, on arrive dans les dialogues à entendre le second degrés, les sous entendus et tournures abiles dont il a l'habitude d'user et qui servent ici, par le biais d'une moraline faites par les élèves vers les profs, à ce que je disais précédemment à savoir la détresse des jeunes, le fait d'être entouré par le trafic et les exactions, le tout appuyé par la bande son rap à la IAM pour le plus percutant.

Ce sujet aurait pu être entendable, discutable , mais dans le cas de "vie scolaire", nous sommes en face d'un réel relant ne cherchant qu'à une fois de plus faire pleurer dans les chaumières. Chaque jour on nous explique que ce que l'on voit à la TV est rare, que la cité c'est pas comme ça, que c'est dramatisé ; et puis, une fois que c'est même orateur produisent des films, livres et séries, cela se transforme toujours en des Misérables des temps modernes. Je ne dirais pas qu'il y a un appat du gain derrière tout ça, mais on peut remettre en cause la cohérence d'un tel discours une fois que l'on a visionné le film. Comment peut on mettre en scène de manière positive les insultes, le trafic, la haine du corps enseignant ? Et le fait que l'ensemble des gamins fassent de manière très à l'aise des remarques sur le physique et des avances aux enseignantes du coup on explique ça comment ? Jusqu'à preuve du contraire, j'étais pas partisants des remarques sur le côté communautaire des cités et les moeurs différentes qui pourraient expliquer ces comportements, sujet par ailleurs tant contesté par la gauche, mais là force est de constater que la manière dont revient le sujet donne une impression... de réel. A la fin du film, les plus petits signes de compassions disparaissent. Bien sur on est content que le gamin sache faire du mixage et qu'il est trouvé sa voix c'est génial. Mais c'est une scène, un personnage parmis tous les autres qui continuent foutre le bordel ; comment explique t'on la présence d'un élève violent envers ses professeurs l'année d'après dans une classe ? Comment on explique le chaos substanciel créait par tous les élèves dans toutes les classes ? Pourquoi on valide toutes les excuses du millieu social pour pardonner un mauvais comportement ou un mauvais investissement ? La scène de fin est ironique avec le plan de la fenètre révélant le collège puis la cité avec la tour eiffel au loin. On comprend que le pauvre, il cherche une porte de sortie qui lui est fermé, que c'est la merde ici et qu'il veut allé ailleurs. Mais c'est lui qui a pas taffé, qui mentait à sa mère en lui cachant ses avertissements, c'est lui qui insultait, lui qui frappait, lui qui aggressait son prof, lui qui par la suite pratiquait les leçons de morales qu'on glorifie dans le film comme si c'était Causette qui prenait les armes.

C'est un vrai sujet, car à ce stade, non seulement le film met encore plus la haine à ceux qui l'avaient déja envers les cités et les gens qui y vivent, mais il provoque en plus le doute parmis ceux qui n'y croient pas. On parle souvent de l'effet de culture, comme la culture du viol pour parler des comportements problématiques normalisés pour les hommes, de la même manière, le film valide et renforce, malgrès lui et toutes ses belles intentions, les clichés sur la cité. Je pense qu'elle s'en serrait bien passée, on se serait bien passé d'une telle abomination parcequ'il n'y à pas à tortiller du cul, le film est très creux, tente de faire un peu d'humour pour se rattraper, sans effet alors qu'il y avait Redouane dans la team, pas d'effort de mise en scène, des gros plans sur les yeux quand le film veut qu'on soit ému ( ce qui échou ), et à côté le scénario nous vend des histoires secondaires dont on se fiche royalement, qui ne servent là aussi que de prétexte pour renforcer les clichés dont on parlait tout à l'heure. Je vous laisse juger par vous même, mais quand la seule personne qui ne vient pas de la cité est présente car son conjoint à des histoires judiciaires, ça laisse peu de marge de manoeuvres d'explications autre que la cité appel le crime quoi ( c'est ce que cela renvoie ). On repassera d'ailleur sur la pertinence de créer un personnage tellement parfait qu'il en devient religieux telle une Mère thérésa qui raméne la paix dans un collège d'habitude en bordel permanent.

Ce film est donc un échec politique de plus à ranger à côté des Affamés. Il faut arréter de vouloir à tout vas tenter des choses sur ce que l'on ne connait définitivement pas ou pas assez et surtout cesser de produire des films de la sorte. Car au final il n'y a rien à retenir, pas de solution, pas de propositions même idéalistes rien, juste l'insolence d'une jeunesse qui sera dès demain une fois de plus stigmatisée un peu plus. Au final le monde est méchant, mais nous on est tous gentil, peu importe notre comportement, notre déterminisme social sera une bonne explication et les profs ils feront avec de toute façon.


21rems10
1
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Le Pire du Pire édition France

Créée

le 8 oct. 2022

Critique lue 29 fois

21rems10

Écrit par

Critique lue 29 fois

D'autres avis sur La Vie scolaire

La Vie scolaire
Sullyv4ռ
8

Le poste de clown de la classe n'est pas rémunéré

Je ne pensais pas avant d'aller voir ce film que je me retrouverais submerger par tant de nostalgie. Même si j'étais impatient de voir ce que Grand Corps Malade avait concocté après le film Patients,...

le 31 août 2019

63 j'aime

2

La Vie scolaire
Zolo31
7

Wesh Moussa, j’te connais, mec de mon bâtiment !

J’ai bien failli faire l’impasse sur ce film mais nous étions le 31 août et il me restait deux tickets de cinéma à utiliser dernier délai, donc retour vers l’enfer du 9-3, bien planqué cette fois-ci...

le 1 sept. 2019

34 j'aime

10

La Vie scolaire
AnneSchneider
7

Ode aux combats de l’école républicaine

Enfin de belles nouvelles de Saint-Denis ! Le Collège des Francs-Moisis existe, implanté dans le quartier du même nom, et nommé, dans la réalité, Collège Federico Garcia Lorca. Mehdi Idir, le...

le 14 août 2019

32 j'aime

Du même critique

BDE
21rems10
2

Bouffeur D’Escréments

Dans la triste décente aux enfers de la comédie française, nous avons eu le droit à tout, tant et si bien que les petits nouveaux naissent de plus en plus de ce que l'absurde a pu produire de mieux...

le 24 févr. 2023

4 j'aime

2

Salam
21rems10
3

Salam les roya

Dans ce retour de visionnage, il sera important de modérer ses propos, mais surtout de relativiser la situation dans laquelle elle est racontée, car cette histoire et tout sauf simple.On ne dira pas...

le 26 nov. 2022

3 j'aime

6

Nola Darling n'en fait qu'à sa tête
21rems10
7

3 hommes, 1 femme, 1 Combat.

C'est au détour d'une recherche d'un film sur ma liste de visionnages que je suis allé à l'instinct, et surtout par hasard, vers la première production de Spike Lee. Vu et revu (et parfois même trop...

le 7 mai 2023

2 j'aime