Auteur des très réussis « Nom des gens » et « Télé gaucho », Michel Leclerc revient pour, hélas, nous décevoir. Tout commençait bien pourtant : un Jean-Pierre Bacri égal à lui-même et parfaitement à l'aide dans ce petit monde à la fois émouvant et désenchanté, pas mal de scènes et de rencontres faisant mouche, le réalisateur parvenant à trouver un ton, un chemin lui offrant pas mal de possibilités pour mettre en place ses idées. Hélas, si Leclerc se montre très à l'aise dans le registre comique, il est peu dire qu'il l'est moins dans le dramatique. Le film a d'ailleurs la très mauvaise idée de se diriger vers la gravité au fil des minutes, sans jamais parvenir à susciter une réelle émotion, ni une profonde empathie tant notre héros s'égare sans que cela soit vraiment justifié ou compréhensible, celui-ci faisant en définitive plus pitié qu'autre chose...
Au milieu de tout ça, on a quand même droit à quelques jolis passages, la galerie de seconds rôles étant plutôt bien exploitée, mais on se perd quand même vraiment trop en digressions plus ou moins pertinentes, à l'image du sympathique mais trop long flashback concernant le père de François, qui plus est pas très cohérent avec l'ensemble... Le récit finit même par tellement s'enliser qu'on ne sait plus où nous en étions au départ et ce que souhaitait vraiment exprimer l'auteur, très loin de l'aisance qui avait fait le succès artistique de ses deux premiers titres. Tout n'est donc pas à jeter, notamment dans la première partie, mais malgré une bonne volonté évidente pour parler de notre époque et de la solitude qui l'entoure régulièrement, Michel Leclerc se plante dans les grandes largeurs : dommage.