Fleurir le désert
La fanfare de la police d'Alexandrie se retrouve dans un trou perdu du désert israélien, simplement parce qu'un de ses membres a confondu Petah Tikva et Beit Hatikva. Un quiproquo qui pourrait être...
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Je suis retourné à Petah Tikva, à moins que ce ne fût Beit Hatikva. Je craignais une déception, dix ans après. La bourgade n’a pas changé, la cité est plus que jamais perdue au fin fond du désert. J’ai retrouvé ses rues vides familières, sa cabine téléphonique et le restaurant de Dina, seule oasis accessible au milieu des sables. Ce n’est pas la cuisine qui fait le succès de la salle, mais son âme, la belle Ronit Elkabetz. J’ai replongé dans l’histoire et admiré le travail d’Eran Korilin. Certes, le scénario est racoleur, écrit pour briller dans les festivals : une fanfare militaire égyptienne s’égare dans la brousse israélienne… La rencontre interdite. La musique viendra elle à bout des haines ancestrales ? Le casting est prévisible, Tewfiq (Sasson Gabai) le chef d’orchestre psychorigide, son second brimé, le jeune dragueur, les anciens mutiques, une famille d’israéliens en crise et leur bébé, un amant esseulé, une paire d’introvertis (graves)… Tout cela est vrai.
Pourtant, vient la magie d’une nuit. Juste une nuit. De courtes scène émouvantes, subtiles, souriantes, une musique rare mais nécessaire, des regards en biais, des questions, des aveux, des guérisons. Un concerto qui renait, un trompettiste qui prend confiance en lui, un père esseulé qui trouve un fils… Seule Ronit, ma belle Ronit, restera seule. La fanfare est partie. Elle joue, plus loin…
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le 4 juin 2017
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